Le 21 décembre est la journée mondiale de l’orgasme « intronisée » en 2006 par l’association anglo-saxonne Global orgasm for peace, qui pense que si nous faisons l’amour, une vague d’ondes positives envahirait le monde. Faites l’amour, pas la guerre ! Cette journée marque aussi le solstice d’hiver, soit la plus courte de l’année et la nuit la plus longue (donc plus de temps sous la couette…). C’est également la journée internationale du pull moche de Noël, mais enlevons plutôt nos vêtements, car Celles qui osent vous parle orgasme, en osant briser les tabous de la jouissance.
21 décembre, journée internationale de l’orgasme
Monsieur Clito est à la mode
La vague de plaisir incommensurable est un but convoité (ou pour les plus chanceuses acquis). Le plaisir est de plus en plus médiatisé, l’orgasme est à la mode. Baptiste Lecaplain se transforme en monsieur Clitoris au Montreux Comedy Festival 2019. « Appelle-moi Clito ! » Clito a un peu « l’impression d’être l’Amérique. Tout le monde est là Wow, c’est incroyable ce que l’on vient de découvrir, alors qu’en fait je suis là depuis le début. C’est un point commun que j’ai avec Jean-Jacques Goldman ; ce n’est pas facile de me choper, mais une fois qu’on m’a sous la main, quelle ambiance ! »
L’orgasme : une mécanique aléatoire
Si votre homme stimule votre clitoris ou votre point G, la fusée du plaisir vous emmène directement sur la planète orgasmique. Un mécanisme physiologique s’opère : votre respiration s’accélère, la tension artérielle et la fréquence cardiaque augmentent. L’orgasme féminin varierait entre 10 à 60 secondes tandis que l’orgasme masculin durerait seulement de 6 à 10 secondes. Mais le corps n’est pas une machine : il ne suffit malheureusement pas de passer « commande » pour que l’orgasme arrive ! C’est un moment unique, qui ne se répète jamais à l’identique.
Cette quête peut s’expérimenter seule ou en couple, même si l’orgasme simultané reste un fantasme difficile à réaliser. L’apogée du plaisir sexuel est d’ailleurs pleinement addictif.
Les multiples bienfaits de l’orgasme
L’orgasme entraîne la libération d’ocytocine dans le corps, hormone qui procure un grand sentiment de bien-être, de liberté et de confiance en soi (ce qui explique parfois nos petites confessions sur l’oreiller après un orgasme). Bon pour le moral, l’orgasme éradique nos petits coups de mous, notre déprime passagère. On voit la vie en rose !
L’orgasme aide également à réguler le cycle menstruel féminin, et la production d’endorphine, l’hormone du plaisir, aurait des propriétés antidouleur. Un rapport sexuel pourrait par exemple apaiser les migraines…
L’ocytocine libérée pendant l’orgasme réduirait les risques de cancer du sein, et une éjaculation trois fois par semaine permettrait de réduire les risques d’apparition du cancer de la prostate chez l’homme. L’orgasme serait également bénéfique sur la santé cardiovasculaire, car avec l’excitation, notre rythme cardiaque s’accélère.
Si vous voulez dormir comme un bébé, l’ocytocine calme l’esprit et l’orgasme stimule la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Radieuse après l’orgasme ? C’est normal, votre peau bénéficie des substances anti-inflammatoires libérées par cette montée de plaisir !
Si vous n’êtes pas très sportive, faire l’amour est aussi un excellent moyen de brûler des calories.
L’orgasme aurait des effets bénéfiques sur l’ensemble du cerveau (mieux que les mots croisés ou les sudokus !). Préférez donc une partie de jambes à l’air à une partie de Motus…
De plus, avoir des orgasmes réguliers permet de vivre plus longtemps, heureux et en meilleure santé ! Idéal pour l’épanouissement personnel, non ?!
Anorgasmique, avec plaisir
L’orgasme peut se rencontrer là où on ne l’attend pas, au cours de votre séance de sport par exemple. La contraction de certains muscles abdominaux pourrait le déclencher. Étonnement, l’orgasme peut aussi apparaître pendant un accouchement, ou arrêter un hoquet persistant.
Se masturber en solitaire est un bon moyen de (re)faire connaissance avec son corps, son anatomie et éliminer certains « blocages » psychologiques. De plus, la masturbation féminine réduit les risques d’infections urinaires.
Dans le film de Michel Blanc, Embrassez qui vous voudrez, Carole Bouquet exprime son envie « d’avoir un pénis une heure ou deux (…) j’aimerais bien avoir un orgasme masculin, comme cela, pour voir ». Karine Viard réplique, amusée : « moi j’aimerais bien avoir un orgasme féminin, comme cela pour voir ».
10 à 15% des femmes sont anorgasmiques, c’est-à-dire incapables d’atteindre l’orgasme, qu’importent les stimulations sexuelles (ce qui ne les empêche heureusement pas de ressentir du désir et du plaisir). A contrario, certaines femmes sont multiorgasmiques.
Oser raconter sa sexualité, parler orgasme
Woman, le documentaire qui ose faire parler les femmes de sexe
Celles qui Osent vous invite à passer deux heures devant le documentaire exceptionnel WOMAN, d’Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand.
Les cinéastes ont interrogé des femmes de 53 pays, de tous horizons. Sans sensationnalisme accrocheur, ils donnent la parole à toutes celles qui osent s’exprimer, déterrer des sentiments enfouis. Ils ont récolté plus de 2 000 témoignages, où les femmes évoquent les viols, les agressions sexuelles, les mariages forcés, mais aussi leur rapport à la maternité, à la sexualité, à leur corps, au bonheur aussi. « Un beau jour, il me fait l’amour, il a touché le clitoris avec son pénis, et là j’ai crié. J’ai dit : je sens des choses dans la tête, je me sens dans un autre monde, et il m’a répondu : mais non tu as atteint l’orgasme, et là j’ai été heureuse. Les jours qui ont suivi, pendant les rapports sexuels, il s’arrangeait pour que j’atteigne l’orgasme. Même aujourd’hui, je ne fais pas de rapports sexuels, il ne respire pas avant que je n’aie atteint l’orgasme. »
La bibliothèque aux orgasmes, galerie d’art du plaisir
Celles qui Osent s’interroge : à quoi ressemble un orgasme ? Et si notre cri de jouissance pouvait devenir une œuvre d’art ? C’est le pari de Julien Sabel, qui propose à tous d’enregistrer votre voix pendant l’orgasme, de l’envoyer anonymement et, grâce au logiciel Data art, transformer ce son en dessin. Les formes psychédéliques colorées et graphiques obtenues résultent des variations sonores de l’orgasme enregistré. Chaque orgasme est unique, donc l’œuvre obtenue aussi ! Pour libérer les voix du plaisir, sa boutique à orgasmes expose les dessins dans la galerie ludique, afin de sensibiliser au plaisir sexuel et promouvoir la confiance en soi. Si cela vous tente, vous pouvez de manière anonyme composer le vôtre ici !
Photographier le bien-être sexuel féminin
Marcos Alberti, photographe brésilien, capture les expressions faciales de femmes en train de jouir. Avec son projet O, il brise les barrières du bien-être sexuel féminin. Contractions involontaires : le corps se raidit, le visage s’anime de rictus de plaisir parfois incontrôlables. Ses photos dévoilent la progression lente ou rapide des changements du visage de chaque femme lorsqu’elle atteint et récupère de l’orgasme. Fan Yang a déclaré : « La sexualité féminine est plus souvent entourée de honte et de secret. Marcos a créé cette série pour renverser la stigmatisation sociale autour de la sexualité féminine et encourager la normalisation du plaisir féminin. » Marcos Alberti ajoute : « Je suis ravi que nous ayons pu parler si franchement avec ces femmes de sexe et de plaisir. Lorsque vous abordez le sujet tabou du sexe à travers le prisme de l’humour, les gens commencent à s’ouvrir et à partager leurs opinions plus librement, ce qui peut conduire à un changement monumental dans la mentalité des gens. »
L’orgasme, en dehors de son effet de mode, offre de multiples bienfaits. Mécanique non maîtrisable, le corps féminin n’a pas encore livré tous ses secrets… Celles qui Osent en est persuadé : ne nous privons pas des plaisirs de la chair ! Inutile de se transformer en star du X pour avoir le droit au plaisir. Lâchons prise, oh oui !
Violaine B – Celles qui Osent