Face à l’urgence climatique et à l’injustice sociale, Naomi Klein vous répond que “Tout peut changer”. Le titre de son livre est un appel : chacun peut s’engager pour sauver l’humain et la planète. Femme de tête aux multiples combats, Naomi Klein est une journaliste canadienne et écrivaine altermondialiste mondialement connue. Elle brille par l’audace de sa plume et son militantisme à toute épreuve contre les excès du capitalisme. La force de ses écrits pour la justice climatique impulse la nouvelle génération militante américaine. Celles qui osent retrace l’histoire de Naomi Klein, une avant-garde altermondialiste à l’influence planétaire.
La jeunesse canadienne d’une militante prédestinée
L’émergence d’une féministe convaincue
Chez les Klein, désobéir c’est une histoire de famille. Ses grands-parents étaient de fervents marxistes au sein du système libéral américain des années 1930. Sensible aux injustices salariales, son grand-père a organisé la première grève dans les studios de Disney. Il a ensuite été renvoyé de son poste d’animateur.
Ses parents ont émigré au Canada en protestation contre la guerre du Vietnam. Leur fille, Naomi, naît en 1970 à Montréal. Son père médecin a été membre de la Physicians for Social Responsability. Sa mère a réalisé un documentaire dénonçant la pornographie. Son frère est directeur du centre canadien pour des alternatives politiques en colombie-britannique.
C’est dans un magma familial que Naomi Klein voit grandir la flamme de ses convictions. En 1989, quatorze femmes sont assassinées par le tueur en série Marc Lépine au sein de l’Ecole Polytechnique de Montréal. Profondément touchée par ce massacre, elle devient une figure féministe militante contre les violences faites aux femmes.
A l’instar de sa mère, l’écriture est son arme de contestation. Elle rédige des articles engagés sur le droit des femmes et prend alors la tête du journal étudiant The Varsity.
Cette détermination sans faille n’est pas sans rappeler celle de Vandava Shiva, icône mondiale de l’écoféminisme en Inde. A lire aussi : Biographie de Vandave Shiva, l’écoféministe des pays du Sud.
No logo : l’essai altermondialiste qui l’a rendu célèbre
C’est avec son livre No logo, publié en 2000, que Naomi Klein devient une célèbre essayiste sur la scène internationale. Son livre coup de poing devient une référence incontournable du mouvement altermondialiste. Sans concession, Naomi Klein dévoile les secrets des plus grandes marques qui colonisent le mode de vie des occidentaux.
Nike, Mcdonalds et Shell ont abandonné l’idée d’améliorer la qualité de leur produit. Ils s’orientent vers ce qu’elle appelle le “logos” c’est-à-dire la construction d’une image de marque influençant la vie des consommateurs. Derrière leur vernis séduisant, ces multinationales s’adonnent à de l’exploitation inhumaine d’ouvriers dans les pays du Tiers-Monde. Elle incite à faire le choix des marques locales et éco-responsables respectueuses de l’humain et de l’environnement.
L’écrivaine fait preuve d’une perspicacité politique remarquée par la critique. A 30 ans, elle reçoit le National Book Award, l’un des plus prestigieux prix littéraire américain et devient une intellectuelle altermondialiste reconnue.
Un activisme altermondialiste controversée, l’histoire de Naomi Klein
Une femme de terrain au service de l’humain
Deux ans plus tard, elle publie Journal d’une combattante, livre où se reflète sa pensée novatrice anticapitaliste. Il rencontrera un succès littéraire plus discret. Journaliste virulente, Naomi Klein continue d’enrichir par ses textes percutants de grands journaux tels que Le Globe and Mail, le New York Times ou The Guardian.
En 2003, elle s’envole vers l’Argentine pour étudier les mouvements sociaux qui enflamment le pays. La révolte sociale prend racine dans le manque de travail et les prix excessifs pratiqués par les grands groupes privés.
Elle révèle encore une fois les dérives du modèle néolibéral asphyxiant les ouvriers. À partir de son expérience de terrain, elle réalise avec son mari Avi Lewis le documentaire The Take. Ils mettent en lumière un modèle d’autogestion inédit organisé par des ouvriers argentins.
La stratégie du choc : la révélation qui enflamme le monde néo-libéral
La pensée novatrice anticapitaliste de Naomi Klein est saluée par les mouvements progressistes du monde entier. Naturellement, sa thèse est loin de faire l’unanimité du côté des dirigeants politiques de droite et les libéraux.
Journaliste virulente, Naomi Klein ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de dénoncer les dérives du modèle néolibéral. En 2007, la controverse se cristallise autour de son livre La stratégie du choc : la montée du capitalisme du désastre.
Elle mène une enquête décriée sur les mécanismes de manipulation pratiqués par les gouvernements et les multinationales sur leurs populations. Ils exploitent les catastrophes écologiques, politiques et militaires pour générer un choc psychologique à grande échelle. Déboussolées, les populations sont plus aptes à accepter des politiques impopulaires.
La sortie de son livre suscite de nombreux émois dans la sphère néolibérale. Le journal The Economist lui reproche de ne pas faire état des progrès notables amenés par le système capitaliste.
Pour Steven Horwitz, professeur d’économie à l’Université de St. Lawrence, l’état de choc social ne facilite pas les dirigeants à implanter leurs réformes. Malgré les nombreuses critiques, la journaliste anticapitaliste reçoit le premier prix Warwick pour son essai jugé « remarquable » et « provocateur ».
Une essayiste engagée pour la jeunesse à l’influence mondiale
La consécration d’une journaliste activiste écologique
Reconnue mondialement, Naomi Klein met au service de sa notoriété les combats qui lui sont chers. Conséquence directe de l’invasion capitaliste, le climat se dérègle, le nombre de réfugiés explose et les pénuries alimentaires s’accélèrent.
Les sociétés humaines risquent l’effondrement de leurs politiques économiques. Elle dénonce l’inaction des plus riches et le racisme institutionnalisé, tous deux à l’origine de la catastrophe climatique actuelle.
Affranchie des critiques, elle s’efforce de proposer une alternative radicale au modèle néolibéral. C’est une attaque globale du système qu’elle préconise : lutte contre les problèmes sociaux, les problèmes environnementaux, les problèmes politiques, les injustices raciales et les injustices entre les sexes.
Elle nommera ce plan de sauvetage le New Deal Vert. La force de son propos convainc la démocrate américaine Alexandria Ocasia-Ortez qui l’intègre dans son programme politique.
A lire aussi : Greta Thunberg : la jeune figure de l’activisme écologique.
Vaincre l’injustice climatique et sociale : son soutien auprès des jeunes générations
Elle n’a de cesse de vouloir aider les jeunes générations à lutter contre l’urgence climatique. Dans son livre Vaincre l’injustice climatique et sociale paru en 2021, elle exprime son soutien indéfectible auprès des jeunes générations.
À ceux « qui grandissent en sachant que la Terre ne sera plus habitable dans quelques décennies », elle leur livre des armes concrètes pour s’engager efficacement. Mettre en place des grèves générales, s’investir en politique, œuvrer pour une cause humanitaire, sont autant d’actions possibles pour s’opposer au système.
Du Kenya à l’Allemagne, elle donne la voix à plusieurs activistes contemporains luttant pour un avenir meilleur. Grâce à son excellente connaissance des mouvements sociaux, elle réussit à connecter les initiatives du monde entier en une seule jeunesse militante. Déterminée, elle affirme haut et fort son but politique : « alimenter le feu qui brûle dans les entrailles des jeunesses militantes ».
Et si vaincre l’injustice sociale et climatique était possible ? Naomi Klein, femme d’engagement à la pensée altermondialiste d’influence mondiale, en est résolument convaincue. Depuis plus de 20 ans, elle proteste contre la toute puissance du modèle capitaliste réduisant la population à l’état de consommateur. Réalisatrice, journaliste et écrivaine, cette femme hors du commun impulse les mouvements écologiques et humanitaires portés par la jeunesse du monde entier. Si d’après son dernier livre Dire non ne suffit plus, Naomi Klein invite chacun d’entre nous à se rassembler pour sauver la planète et l’humanité.
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Lara Richard, pour Celles qui Osent
Sources :
Klein, Naomi. No logo : La tyrannie des marques. Actes Sud, 2002.
Klein, Naomi. La stratégie du choc : la montée du capitalisme du désastre. Actes Sud, 2007.
Klein, Naomi. Dire non ne suffit plus. Actes Sud. 2017
Klein, Naomi. Vaincre l’injustice climatique et sociale. Actes Sud. 2021
Les Inrockuptibles. Le “Plan B pour la planète” lumineux et combatif de l’essayiste Naomi Klein. 2021.
Libération. Interview Naomi Klein : “Les gens veulent qu’on leur montre un futur où le monde ne s’effondre pas”. 3 novembre 2019.
RadioFrance. Naomi Klein, à l’adresse des jeunes générations. 17 mai 2021.
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