Faites-vous partie de celles et ceux qui pensent que l’entrepreneuriat n’est bon que pour les autres ? Ou que lancer sa boîte de produits engagés, en accord avec ses valeurs, n’aboutirait à rien ? Pourtant, après avoir lu l’interview de Célia Favre, cofondatrice d’une marque de cosmétiques naturels, vous voudrez aussi oser entreprendre responsable ! Découvrez son parcours inspirant, l’engagement écologique de la jeune entreprise et la réalité sur le monde des cosmétiques, qui vous surprendra peut-être…
Le parcours inspirant d’une citoyenne engagée
Célia Favre a 26 ans. Elle est l’une des quatre cofondatrices de Umaï, une entreprise qui fabrique des produits cosmétiques naturels et écologiques, spécialisée dans le soin des cheveux. Pourtant, Célia se considère avant tout comme « une simple citoyenne ». Montagnarde dans l’âme et originaire d’Annecy, elle en pince pour la nature et les vallées enneigées. Alors, en entrant à Toulouse Business School à l’âge de 18 ans, quelques illusions s’effacent : « Depuis le départ, j’étais un peu sortie de la voie principale. Je n’avais jamais été trop attirée par tout ce qui était “grandes entreprises”. Les postes en marketing bien cadrés ne me disaient pas trop ». Elle tente d’agir à son échelle en réalisant son premier stage dans une enseigne de cosmétiques naturels. Elle a été séduite par les engagements environnementaux forts de la marque.
Grâce à cette expérience et à sa conscience écologique avancée, Célia a vécu « tout un cheminement personnel ». Par exemple, elle a remplacé les vêtements des enseignes de fast fashion par des marques écoresponsables, ou enlevé le plastique de sa salle de bain et de sa cuisine. D’ailleurs, elle ajoute qu’elle a longtemps été considérée comme « “l’écolo” de service dans [son] groupe d’amis ».
À 24 ans, Célia se retrouve à la fin de ses études. Elle ne sait pas comment vivre pleinement son engagement écologique, surtout dans sa vie professionnelle. Aussi, « tous [ses] amis commençaient à signer leurs premiers CDI, à avoir une situation confortable ». Célia, elle, ne trouve pas son compte dans un emploi « standard ». Ses convictions écologiques sont trop présentes pour fermer les yeux sur un métier où l’engagement environnemental ne serait pas assez présent… Elle s’est alors beaucoup questionnée et remise en question : fallait-il oser entreprendre responsable ?
« Quand j’ai commencé à mettre un pied dans le projet, j’ai su que j’avais fait le bon choix. »
C’est à ce moment-là qu’elle rencontre Emeric, Sara et Angeline. Ils partagent les mêmes valeurs que Célia et rencontrent les mêmes doutes. Un ingénieur, deux chimistes et une commerciale ont ainsi eu le projet fou de créer « le shampoing qui veut sauver la planète », d’abord dans le cadre d’une campagne de crowdfunding Ulule, qui a rassemblé plus de 4 000 contributeurs. Célia se dit alors : « je m’en fiche que ce soit moins sûr, je suis mon instinct ». Et elle a sans doute eu raison !
Oser entreprendre responsable dans les cosmétiques
Les cosmétiques, c’est parce que Célia est « un peu tombée là-dedans par hasard » grâce à son premier stage, et cela lui « a montré que tout ce qui était “petites entreprises” » lui plaisait. « J’ai fait mes expériences suivantes sur le même modèle », explique-t-elle.
Pourtant, le monde des cosmétiques est loin d’être éco-responsable ou « zéro déchet », et tout est à faire…
« J’ai vite compris qu’il y avait un monde entre les produits de consommation quotidienne des grandes enseignes, et les produits plus naturels qui émergeaient avec une consommation alternative, plus raisonnée », raconte Célia en se remémorant son premier stage dans les cosmétiques.
Malgré ces enjeux, elle répond spontanément qu’ils ne se sont « pas arrêtés dès le premier obstacle ». Et puis, « on n’a pas les contraintes des grandes entreprises, donc on peut se permettre des choses plus osées », ajoute-t-elle.
« On veut faire les meilleurs produits qui soient, à la fois pour la nature, mais aussi pour la santé humaine. »
Une autre difficulté s’ajoute à la liste : les shampoings solides ne font pas rêver tout le monde. C’est un obstacle supplémentaire à franchir pour Umaï, qui a osé entreprendre responsable jusqu’au bout ! Célia voulait « relever le challenge de créer un produit vraiment éco-responsable, mais aussi au top du top à l’utilisation ». En effet, même si leur boussole reste la protection de l’environnement, Célia est bien consciente que les consommateurs ne pourront pas faire de concessions sur le long terme. C’est pour cela que leur premier shampoing solide a été spécialement conçu pour « que la mousse soit généreuse et onctueuse ».
L’engagement écologique au cœur des décisions de la jeune entreprise
« Ce n’est pas facile de prendre des engagements aussi forts », confie Célia. Elle raconte les difficultés qu’elle a rencontrées pour trouver des ingrédients vraiment locaux auprès des producteurs français. Elle se souvient également des dizaines de tests dans leur laboratoire à Montargis, nécessaires pour trouver la combinaison parfaite entre éco-conception et praticité du shampoing solide.
« Ce changement de vie et de modèle va vers un mieux-vivre. »
Mais les membres de l’équipe ne s’arrêtent pas là, car leurs convictions sont au cœur des décisions de la jeune entreprise. En effet, leurs packagings sont en chutes de coton textile, leurs emballages de livraison sont recyclés, et leurs événements sont toujours engagés, comme celui de La Route de l’Océan. « On essaye de pousser les curseurs au maximum de l’engagement sur tout ce qu’on fait », certifie Célia. Ils « essayent », car c’est le parcours du combattant dans tout le processus, de la conception à la livraison : « lorsqu’on voit le cahier des charges qu’on a, avec le zéro plastique, l’ultra local… Souvent, ce ne sont jamais les solutions les plus simples ou les moins chères. Et ce n’est pas la norme de ne vouloir aucun plastique, même si ça ne se voit pas pour le consommateur… »
« C’est important qu’il y ait aussi du plaisir dans tout cela. »
C’est dans la même démarche que Célia a « dû convaincre et expliquer à des industriels de développer une base sans huile de palme, seulement avec des ingrédients locaux », notamment pour éco-concevoir leur pain dermatologique pour le corps. Elle ajoute que c’est leur rôle « de mettre en relation des industriels avec des fabricants, pour qu’ils développent les produits responsables dont [ils ont] besoin, et aussi que [les] clients demandent ! ».
Alors, êtes-vous convaincus par le parcours inspirant de cette citoyenne engagée ? Si Célia a réussi à oser entreprendre responsable, vous aussi… Retrouvez très bientôt l’interview complète dans le podcast Celles qui Osent, avec d’autres anecdotes et des conseils pour enfin oser se lancer !
Agathe Rocher | Accompagnatrice web pour entrepreneurs créatifs | Cet article vous a plu ? Rejoignez-moi sur mon site Créapreneur.fr !
En attendant notre prochain article, n'oubliez pas de suivre notre podcast sur ces Femmes qui Osent
1 Comment
[…] se multiplient autour de nous, dans la mode mais aussi dans d’autres secteurs, comme la cosmétique. Décrypter les étiquettes et les discours des marques peut parfois ressembler à un parcours du […]