Est-ce que vous aussi, vous l’avez déjà entendue, cette petite voix ? Vous savez, celle qui est tapie au plus profond de vous. Celle qui vous rappelle à l’ordre et vous murmure : « tu peux mieux faire », « tu n’es pas assez bien », « donne-toi un peu de mal ». Parce que nous sommes trop nombreuses à vivre au rythme de ces injonctions, découvrez la biographie de France Tronel. De la finance à la sophrologie, de l’amertume à la bienveillance, elle a su balayer ses inhibitions pour se révéler à elle-même, et se révéler aux autres. Aujourd’hui mère de 3 enfants, elle partage de précieuses ressources pour aider les tout-petits et leurs parents à s’éveiller simplement. Portrait d’une femme inspirante, qui sème les graines d’une autre perspective sur la vie.
Biographie de France Tronel : une vocation qui n’était pas tracée d’avance
L’estime de soi, un bagage précieux pour construire son avenir
Comme tant d’adolescents, France Tronel grandit avec le sentiment qu’elle a peu de valeur. Elle pense être catégorisée comme la bonne copine intello et rondelette. Les garçons ne semblent pas s’intéresser à elle, ils rechignent à l’embrasser au jeu de la bouteille. Des années plus tard, elle analysera cette période : « Je me suis progressivement mise de côté. Je me suis renfermée parce que j’avais honte d’être toujours la plus ronde, la moins jolie, la dernière choisie ». La nourriture devient alors son refuge… et son tombeau.
Elle développe des troubles alimentaires tout en s’investissant corps et âme dans les études. Car étudier, ça, France sait le faire. Elle n’a aucune idée concernant son orientation professionnelle, mais elle aime apprendre. Un jour, elle évoque à demi-mot une idée, une folie : « Et si je devenais professeure ? ». Sa famille stoppe rapidement ses élucubrations : « Avec tes capacités, tu peux viser tellement mieux. »
L’orientation scolaire, une question épineuse
Après son baccalauréat, France Tronel se dirige vers des études dites élitistes. Elle enchaîne les régimes dans l’espoir d’atteindre son « body goal », se perd entre hyperphagie, anorexie mentale et boulimie. Puis, elle obtient son diplôme en se spécialisant dans la finance. Pourquoi ce domaine ? « C’est un secteur à débouchés, tu trouveras du travail et tu seras bien payée », lui a-t-on conseillé dans son école de commerce.
Effectivement, elle décroche rapidement son premier emploi en agence bancaire. Au début, la sûreté du contrat, la légitimité sociale et le salaire sécurisant à la fin du mois lui procurent un réel enthousiasme. Les effets pervers se manifestent pourtant très rapidement. France s’enracine dans la routine et dans des tâches qui ne lui ressemblent pas. La pression commerciale est pesante. Pourtant, tiraillée par la peur de décevoir, elle s’accroche à ce métier qu’elle déteste. Elle perd peu à peu l’envie de tout et sombre dans le burn-out. S’ensuit alors une erreur professionnelle qui la mènera quelques semaines plus tard à son entretien préalable au licenciement. Entretien dont elle sortira en pleurs, des pleurs de soulagement : elle est licenciée, mais elle est libre.
Décider d’aller mieux : le déclic qui change une vie
Être responsable de son bonheur
C’est l’heure pour France de se confronter aux questions qu’elle prenait soin d’éviter depuis tant d’années. Qui ai-je envie d’être ? Qu’est-ce qui me fait vibrer ? Au cours d’une séance chez un psychologue, ce dernier lui annonce : « Je ne peux rien faire pour vous si VOUS n’avez pas décidé d’aller mieux. » Cette phrase sonne comme un électrochoc. La jeune femme prend conscience de tous ses blocages, de toutes ses pensées limitantes. Elle réalise qu’elle répète un même schéma depuis des années : la volonté de perdre du poids, de plaire à tout prix, d’entrer dans le moule. Elle avait toujours considéré que le problème venait de l’extérieur, que le problème, c’était les autres. Pourtant, n’est-on pas seul maître de nos choix, de notre vision du monde et donc par extension de notre bonheur ?
Partager son cheminement vers la sérénité : blogging et sophrologie
Elle accepte alors de se remettre en question, de titiller ses souffrances pour les laisser s’échapper. Accepter d’avoir mal, pour ensuite aller mieux. Et puis, elle décide de créer sa propre route, celle qui lui correspondra réellement. Plusieurs thérapeutes l’accompagnent dans cette démarche – sophrologue, hypnothérapeute, psychologue. Ils nourrissent son cheminement et son projet de reconversion, sur l’aspect personnel comme professionnel.
Petit à petit, France déprogramme ses croyances. Elle perd du poids, se déleste de ses kilos de mal-être. La jeune femme se forme à la naturopathie, à la sophrologie et s’installe à son compte. En parallèle, elle partage énormément via son blog et via les réseaux sociaux : ses réflexions, ses pistes pour se réconcilier avec son corps et avec soi-même. Du contenu sans filtre, sans placement de produit, sans injonction ni jugement. Sa plume est poignante. Elle sait employer les mots puissants, ceux qui résonnent en notre for intérieur et qui remuent nos convictions. En 2017, France vit l’aventure de la maternité. Une expérience aussi bouleversante que merveilleuse, qui va la métamorphoser.
Devenir mère, un ouragan d’amour qui signe une nouvelle étape
Trouver du sens dans son projet de maternité
Les difficultés qu’elle rencontre dans les premiers mois de vie de son aînée poussent la jeune maman dans ses retranchements. Un allaitement douloureux, des désaccords dans le couple, un bébé qui pleure et qui hurle en continu… Les cris de sa fille résonnent-ils comme une souffrance toujours enfouie dans le cœur de France ? Donner la vie, c’est aussi se confronter à l’enfant que nous étions. Une nouvelle prise de conscience s’opère peu à peu. Le chemin vers la sérénité n’est pas un long fleuve tranquille, il est jonché de remise en question, d’ajustement et d’adaptation.
Ouvrir le champ des possibles : le message à retenir de la biographie de France Tronel
Éduquer ses enfants devient sa propre rééducation, celle qui lui permettra de déconstruire les mécanismes qui l’ont bridée durant 25 ans. Elle apprend à faire autrement, à s’adapter aux besoins de sa fille. Elle ne la voit plus comme SON enfant, mais comme une personne à part entière, avec son individualité, sa liberté. La jeune sophrologue s’intéresse alors à ce qu’on appelle la parentalité positive ou encore l’éducation bienveillante. Elle se forme à la pédagogie Montessori et apprend le langage des signes avec bébé.
France Tronel découvre un monde qui lui était totalement inconnu, un univers qui la passionne et qui la reconnecte à la petite fille qu’elle était. Elle commence également à proposer des contes sophrologiques pour enfants et des séances d’accompagnement à distance sur des thématiques telles que la grossesse ou le post-partum. En décembre 2018, elle crée le compte Instagram « s’éveiller simplement » pour partager son approche de la parentalité et ses idées d’activités. Deux mois plus tard, elle met au monde un garçon. Cette deuxième naissance est placée sous le signe de l’apaisement. Les graines qu’elle a semées seraient-elles déjà en train de fleurir dans son propre jardin ?
S’éveiller simplement à la vie et se reconnecter à soi
Accompagner une parentalité apaisée
Le contenu disponible gratuitement sur le compte Instagram de France Tronel est une mine d’or pour tous les jeunes – et moins jeunes – parents. Une invitation au lâcher-prise, à la tolérance et à la bienveillance. Parmi les centaines de posts en ligne, des sujets très concrets sont abordés comme la DME (Diversification Menée par l’Enfant), la gestion des émotions, l’endormissement, la motricité libre, etc. France apporte énormément d’idées d’activités à réaliser avec un minimum de moyens et de matériel, allant de l’art-thérapie à la découverte des planètes ou de la nature.
Vivre pleinement ses choix, sans censure ni complexe
Jamais 2 sans 3, nous enseigne un vieil adage ? En 2020, France devient maman pour la troisième fois. La maternité a clairement donné un nouveau sens à sa carrière. Son activité de sophrologue s’axe plus spécifiquement sur l’accompagnement à la parentalité. Elle se lance également dans l’IEF (Instruction En Famille) avec son aînée. Concilier la vie avec 3 enfants en bas âge à domicile, l’instruction, la vie professionnelle, la vie amoureuse, un choix un peu fou ? Peut-être, mais c’est son choix. Celui qui est le plus juste pour elle à l’heure actuelle. Et s’il y a bien un enseignement à tirer du témoignage de France, c’est qu’il n’y a pas une seule et unique façon de faire, pas de bonne méthode à suivre. Ce qui nous anime n’est peut-être pas le plus socialement acceptable ou le plus valorisé. Néanmoins, si on ressent que c’est juste pour soi, alors ça l’est.
Ce n’est que le début de la biographie de France Tronel puisqu’à seulement 31 ans, il lui reste un long chemin à écrire. Et pourtant, tant de routes ont déjà été parcourues depuis ce jour où elle a décidé d’oser suivre sa voie. L’un de ses rêves serait d’ouvrir une école alternative dans le Rhône. Espérons que ce projet puisse voir le jour, afin que de plus en plus d’enfants se sentent libres de grandir en écoutant la voix qui leur murmure : « Sois toi, c’est suffisant, c’est assez. »
Léa Bédier pour Celles qui Osent
Sources : le blog de France Tronel
L’Instagram @SeveillerSimplement