Starlette, star, superstar… Rares sont ceux qui réussissent à gravir tous les échelons avec succès. Jodie Foster fait partie de ces exceptions. Au cinéma, elle enchaîne les succès, cumule les récompenses et ce, depuis plus d’un demi-siècle. Le 6 juillet 2021, elle reçoit la Palme d’Or d’Honneur au festival de Cannes. Au même moment, elle est à l’affiche de Désigné coupable pour lequel elle a déjà obtenu le Golden Globe de la meilleure actrice. La biographie de Jodie Foster, c’est tout simplement le scénario d’un très bon film. Celles Qui Osent vous en propose le replay.
Le destin inspirant d’Alicia Christian Foster, enfant prodige du cinéma
Une actrice très précoce
Jodie Foster, de son vrai nom Alicia Christian Foster, naît le 19 novembre 1962 à Los Angeles, non loin d’Hollywood Boulevard. Un beau présage, même si sa mère lui interdit d’y aller. Arpenter cette allée légendaire seule, c’est non. Courir les castings avec elle, c’est oui ! Et ça marche puisqu’elle fait sa première apparition dans un spot publicitaire à l’âge de trois ans. À six ans, elle tourne avec son frère dans une première série, Mayberry R.F.D. En 1972, elle a dix ans lorsqu’elle décroche son premier rôle dans un film au cinéma, Napoléon et Samantha, produit par Walt Disney Pictures. Dans la foulée, elle apparaît au générique de onze productions !
Craignant que sa carrière ne fléchisse à l’adolescence, sa mère cherche à lui faire jouer des personnages moins enfantins. Le but est largement atteint avec le réalisateur Martin Scorsese. Après un premier rôle dans Alice n’est plus ici en 1974, il lui confie celui d’une prostituée de 13 ans dans Taxi driver, aux côtés de Robert de Niro. Ce sera son « événement fondateur » comme elle aime à le rappeler. Celui qui lui offre la célébrité et une première nomination aux Oscars. Le film obtient, quant à lui, la Palme d’Or et quatre Oscars.
La même année, elle joue dans un film d’horreur La petite fille au bout du chemin. Puis dans Bugsy Malone, une comédie musicale portée par des enfants signée Alan Parker. Andy Warhol rédige un article sur elle en 1977 qu’il intitule « The New Femme Fatale » alors qu’elle a seulement 15 ans. Publié dans son magazine Interview, ce titre ferait, à lui seul, scandale aujourd’hui !
Très vite, la consécration cinématographique avec Les Accusés et Le Silence des agneaux
Malgré son succès, elle continue ses études jusqu’à l’obtention d’une maîtrise de littérature à l’université de Yale en 1985. Pour la consécration, il lui faut attendre 1988. Ou plutôt, c’est elle qui provoque le destin en persuadant Jonathan Kaplan de lui donner le premier rôle dans Les accusés. À raison, car son interprétation de femme violée est si époustouflante qu’elle lui vaut un Oscar et un Golden Globe. Il lui faut encore faire preuve de détermination pour décrocher l’inoubliable rôle de Clarice Starling dans le film Le silence des agneaux en 1991. Le réalisateur Jonathan Demme pensait le donner à Michelle Pfeiffer ou encore à Kim Basinger. À force de persuasion, Jodie Foster réussit à donner la réplique à Anthony Hopkins. Cela lui vaut un Oscar, un Golden Globe et la gloire internationale.
Après ces deux cartons du box-office, elle ne cesse de tourner. Sa carrière est prolifique et couronnée de succès : le site Allociné répertorie à son actif pas moins de 57 films, 17 séries, 22 nominations et 8 récompenses.
Du rêve à la réalité avec la réalisation
La filmographie et la biographie de Jodie Foster ne font qu’un. En effet, elle est actrice depuis l’âge de trois ans. Aussi, elle pense que jouer dans des films, ce n’est pas travailler. Tant et si bien que c’est seulement en passant derrière la caméra et en devenant à son tour réalisatrice qu’elle a le sentiment d’avoir un vrai métier.
En 2008, dans une interview accordée à Direct Matin elle indique : « J’ai beaucoup plus la personnalité d’un metteur en scène que celle d’un acteur. J’ai commencé le cinéma à une époque où une femme ne pouvait pas se permettre de réaliser des films. Lorsque j’ai réalisé que c’était possible, cette idée ne m’a plus lâchée ». Ainsi, elle signe plusieurs réalisations :
- Le petit homme, en 1991, premier film très personnel ;
- Week-end en famille, en 1996 ;
- Le complexe du castor en 2011 avec Mel Gibson ;
- Money monster en 2016 avec George Clooney et Julia Roberts ;
- Woman at war, en 2021.
La biographie de Jodie Foster : du franc-parler au parler franc
Une liberté de ton assumée
Le monde du 7e art est sa famille et pourtant elle reste très lucide : « J’ai vu l’industrie passer par bien des crises et des phases. En tant qu’artiste, je m’en fous, il faut s’adapter. Je peux toujours faire un film sur mon iPhone. Ce sera toujours un film ». Connue pour sa franchise, elle précise lors d’une interview accordée à Radio Times le 6 janvier 2018 :
« Aller au cinéma, c’est devenu comme visiter un parc d’attractions. Les studios produisent de mauvais films pour plaire aux masses et aux actionnaires. C’est comme la fracturation hydraulique, vous obtenez un rendement immédiat et bien meilleur, mais vous détruisez la planète. Je ne veux pas faire des films à 200 millions de dollars qui parlent de super-héros ».
On comprend aisément que réaliser des blockbusters ne fait pas partie de ses projets.
Une célébrité parfois encombrante
« Foster, faut s’taire ! » clamait souvent l’un de ses professeurs au lycée français de Los Angeles. Elle aime à raconter l’anecdote. Si elle a bien voulu retenir la leçon, c’est avant tout parce qu’elle connaît les revers de la gloire. Le 30 mars 1981, un déséquilibré du nom de John Hinckley tire sur Ronald Reagan, alors Président des États-Unis, dans le seul but d’attirer l’attention de Jodie Foster. Ce tragique incident la marque durablement. « Why me ? » : c’est la question qu’elle se pose et le titre d’un article qu’elle rédige pour le magazine Esquire en 1982.
C’est encore et toujours la discrétion qui la retient de rendre publique son homosexualité. Son coming out, lors de la remise des Golden Globes en 2013, elle le fait seulement pour apaiser les associations LGBT qui attendent un geste solidaire de sa part. Jodie Foster est une femme bien déterminée à garder le contrôle de son image et à préserver sa vie privée. Un an plus tard, c’est dans l’intimité et en présence de ses deux garçons Charles et Kit, nés respectivement en 1998 et 2001, qu’elle se marie avec sa nouvelle compagne, la photographe Alexandra Hedison.
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Une star qui a la french touch
La mère de Jodie Foster aime la France. Elle l’inscrit dès neuf ans dans une école française à Los Angeles. À l’adolescence, elle emmène Jodie à Paris pour qu’elle retrouve un peu de légèreté. Il faut dire qu’à seulement quatorze ans, elle a endossé les rôles d’une prostituée (Taxi driver), d’une Vamp (Bugsy Malone) et d’une jeune séductrice sanguinaire (La petite fille au bout du Chemin). Aussi, le scénario d’Éric Le Hung pour Moi, fleur bleue apparaît comme une occasion de se refaire une « jeunesse ». De plus, son français impeccable lui permet d’assurer le doublage de sa voix française dans la plupart de ses films au cinéma.
Si Jodie Foster est francophile, les Français eux, ont la Fostermania. Ils lui vouent une admiration et un respect sans faille. En 2001, le festival de Cannes lui demande de présider sa 54e édition. Son calendrier l’en empêche. En 2011, elle parvient à présider la 36e cérémonie des César. En juillet 2021, elle reçoit la Palme d’Or d’Honneur au festival de Cannes. À cette occasion, elle avoue qu’elle aimerait endosser le costume de présidente lors d’une prochaine édition.
Jodie Foster a décidément tout d’une star comme on les aime. Elle a mérité son étoile sur le trottoir d’Hollywood Boulevard. Elle règne également dans le ciel puisque l’astéroïde 17744 porte son nom suite à son rôle dans le film Contact. Haute sans être hautaine, cela lui ressemble parfaitement !
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Isabelle Lalaurette pour Celles Qui Osent
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