L’arrivée de Brigitte Macron à l’Élysée en 2017 a représenté une petite révolution. Pour la première fois, une femme de vingt-quatre ans l’aînée de son très présidentiel mari, devenait Première dame de France. Et cela n’a pas plu à tout le monde. Les remarques et insultes sexistes ont tout de suite fusé, à tel point que Brigitte Macron était envisagée comme une couverture vis-à-vis du président de la République, pour cacher sa soi-disant homosexualité. Alors au lendemain de l’élection présidentielle 2022 qui a vu Emmanuel Macron réélu, Celles qui Osent revient sur le parcours de Brigitte Macron comme Première dame de France.
Brigitte et Emmanuel Macron : une histoire d’amour peu commune
Beaucoup sont familiers de l’histoire du couple Macron. En 2017, la presse étrangère s’en était d’ailleurs amusé, comme le montre cet article du New York Times, publié peu avant le second tour de 2017 :
« La période précédant l’élection présidentielle française a été marquée par des débats sur l’immigration, le terrorisme et l’Union européenne, mais un facteur non politique a fasciné le public en France et à l’étranger : l’écart d’âge de 24 ans entre Emmanuel Macron, 39 ans, le candidat qui affrontera Marine Le Pen dimanche, et sa femme Brigitte, 64 ans. Il est vrai que l’histoire de leur couple est inhabituelle, peut-être même selon les normes françaises, dont les dirigeants actuels et passés ont été mêlés à des drames romantiques très publics. »
En 1992, Brigitte Macron occupe un poste de professeure de français au lycée de la Providence, à Amiens. Emmanuel Macron, alors en classe de seconde, est l’un de ses élèves. Durant deux ans, il participe aux pièces de théâtre qu’elle met en scène au lycée. Elle a d’ailleurs déclaré à Paris Match lors d’une interview que « l’écriture nous réunissait chaque vendredi et a déclenché une incroyable proximité ». Ils entament alors une relation amoureuse, qui se poursuivra à Paris, où Emmanuel Macron ira effectuer sa terminale, puis ses études.
La médiatisation du couple Macron
Le couple Macron commence à être médiatisé en 2012, alors qu’Emmanuel Macron devient secrétaire général adjoint de l’Élysée. En 2016, ils font leur première une du magazine Paris Match, auquel ils accordent une interview et plusieurs photos exclusives. L’année suivante, année de campagne présidentielle, le magazine leur dédie six couvertures en un an. Des valeurs conjugales et familiales sont alors répandues par Paris Match, qui a largement contribué à la normalisation de l’image du couple.
Mais cette médiatisation ne va pas sans une flopée de commentaires sexistes et âgistes, visant Brigitte Macron. Traitée de « femme cougar » par Jean-Marie Le Pen, de « Barbie ménopausée » par The Daily, de « femme vraiment moche » par Jair Bolsonaro… Brigitte Macron a été, et continue de l’être, victime d’un sexisme ordinaire. Car en insultant Brigitte, c’est aussi Emmanuel que l’on vise. Un homme ne peut aimer une femme de vingt-quatre ans son aînée, cela doit être une couverture. En effet, avant qu’Emmanuel Macron ne devienne président, la rumeur courait qu’il était en couple avec Matthieu Gallet, le directeur de Radio France. Il avait alors déclaré au journal Têtu :
« Il y a deux choses qui sont odieuses derrière ce sous-entendu. La première, c’est de dire “ce n’est pas possible que cet homme qui vit avec une femme [plus âgée] soit autre chose qu’un homosexuel ou un gigolo caché”. Donc il y a de la vraie misogynie implicite. […] Et c’est de l’homophobie, parce que c’est dire “d’accord, en fait c’est un homo”. Mais je serais homo, je vous l’aurais dit, parce que ce n’est pas un problème d’être homo aujourd’hui. »
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Une charte de transparence précise le rôle de Brigitte Macron Première dame
Au-delà de cette image de famille moderne, progressiste et féministe véhiculée par les Macron, Brigitte Macron a obtenu un statut spécifique de Première dame, inexistant avant l’élection de son mari. Une charte de transparence, un document officiel publié par l’Élysée, sans valeur législative, reconnaît à Brigitte Macron un rôle de représentation de la France aux côtés du président, notamment lors des déplacements à l’étranger. La charte l’autorise notamment à « prendre part à des actions nationales et internationales, mises en place avec d’autres conjoints de chefs d’État, notamment pour lutter contre le changement climatique ou encore les violences faites aux femmes et aux enfants ».
Par ailleurs, elle doit également « maintenir un lien continu d’écoute et de relations avec les acteurs de la société civile dans les domaines du handicap, de l’éducation, de la santé, de la culture, de la protection de l’enfance ou encore de l’égalité homme-femme ». Bon, il n’est pas certain qu’un tel document aurait été écrit pour un premier monsieur de France, et les prérogatives de Brigitte Macron ressemblent beaucoup à celles de Lady Diana dans les années 1980. Toutefois, le livre du journaliste Arthur Berdah Emmanuel Macron, vérités et légendes, sorti en mai 2021, insiste sur le rôle occupé par Brigitte Macron auprès de son mari, notamment en ce qui concerne ses discours et ses allocutions télévisuelles.
La politique vous intéresse ? N’hésitez pas à jeter un œil à notre article « Présidentielle 2022 : quelle place pour les droits des femmes ».
Victoria Lavelle pour Celles qui Osent
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