Carole Delga, incorruptible socialiste

Présidente de la région Occitanie depuis 2016, Carole Delga, socialiste, a récemment apporté son soutien à la coalition de gauche du Nouveau Front Populaire lors des élections législatives de juin 2024. Née à Toulouse, elle s’est engagée en politique en 2008, lors de son élection à la mairie de Martres-Tolosane, une commune située en Haute-Garonne, département dont elle est originaire. Celles qui Osent revient sur le profil de cette femme de gauche, figure importante du Parti socialiste.

Carole Delga, « pur produit de la méritocratie républicaine »

Carole Delga naît en 1971 à Toulouse. Fille unique, issue d’une famille modeste, elle est élevée par sa grand-mère et sa mère, secrétaire. Elle grandit à Saint-Gaudens, en Haute-Garonne, et a étudié le droit des collectivités locales à Pau, après une licence d’économie à Toulouse, durant laquelle elle travaille à la mairie pour financer ses études, période durant laquelle elle a pris goût à la chose publique. En 1994, Carole Delga devient attachée territoriale après avoir réussi le concours en 1994. Ainsi commence sa carrière de fonctionnaire territoriale. Limoges d’abord, où elle est chargée des monuments historiques, puis la région Midi-Pyrénées où elle travaille en tant que directrice adjointe à l’aménagement du territoire.

Dans une interview accordée à Centre Presse Aveyron, Carole Delga dit n’être issue « ni d’une grande famille, ni d’une grande école » et affirme être un « pur produit de la méritocratie républicaine ». En 2008, elle est élue maire de Martres-Tolosane, commune de 2600 habitants où elle vit dans la maison de sa grand-mère et où commence sa carrière politique. Sa liste l’emporte dès le premier tour. En 2010, elle prend la vice-présidence de l’ex Région Midi-Pyrénées. Elle est réélue à Martres-Tolosane en 2014 mais quittera la mairie quelques mois après sa victoire pour occuper des fonctions nationales en tant que Secrétaire d’Etat déléguée au Commerce, à l’Artisanat, à la Consommation et à l’Economie sociale et solidaire. Fin 2015, elle est élue à la Région Occitanie, 5,7 millions d’habitants, un territoire de la taille de l’Autriche, où elle conserve à nouveau son poste après les élections régionales de 2021.

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« Dans la campagne régionale, j’ai senti de la misogynie (…). j’ai bien constaté que le fait d’être une femme, et jeune pour certains, ça pouvait être un motif de manque de légitimité », avait-elle déclaré à Centre Presse Aveyron après sa première victoire, en 2015. »

Carole Delga, l’anti-LFI

« Je peux être dure quand on m’attaque. On dit que je suis une lionne : il ne faut pas venir me marcher sur la queue parce que je griffe fort et profond. Mais en politique, quand on est une femme, il faut toujours faire preuve d’autorité, parce qu’on est toujours suspectée de faiblesse et des deux qualificatifs, je préfère le premier. »

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… peut-on lire dans un portrait que lui a dédié Libération en 2022.  En 2020, lors des élections municipales, la France Insoumise refuse une union des gauches, soutenue par Carole Delga, face à Louis Aliot, vice-président du Rassemblement national, qui finit par l’emporter. Entre LFI et la socialiste, la rupture est consommée. Mais la présidente de la région Occitanie n’envisage pas non plus de rejoindre le camp d’Emmanuel Macron et d’être ministre « sous un gouvernement de droite » comme elle l’affirmait à Libération après les présidentielles de 2022.

En 2023, dans une interview accordée au Point, elle disait vouloir « remettre en premier plan la gauche qui travaille et pas la gauche qui braille ». Opposée à la Nupes au lendemain des élections présidentielles, elle jugeait toutefois une alliance possible avec des personnalités politiques comme le communiste Fabien Roussel, l’écologiste Yannick Jadot, ou encore l’ex Insoumis François Ruffin. Quant au récent Nouveau Front Populaire, alliance des gauches formée durant les législatives ayant suivi la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, Carole Delga l’a rallié peu après sa constitution.

« Face au péril de l’extrême-droite, Macron met la France en danger. Je dis oui au Front populaire qui change la vie des gens en actes. Un Front populaire ouvert et le plus large possible. J’y prendrai toute ma part avec ce que je suis : une femme libre, socialiste qui n’a jamais cédé ni aux sirènes macronistes, ni aux sirènes mélenchonistes. L’Histoire nous regarde : j’appelle chacune et chacun à être à la hauteur des enjeux », avait-elle écrit sur Twitter.

Ambitions présidentielles

Lors du premier tour des régionales de 2021, Carole Delga, candidate à sa réélection, obtient 39% des voix. C’est 13 points de plus que ce qu’annonçaient les sondages. Les points clés de son action locale : transports gratuits pour les jeunes, ordinateurs offerts par la région aux lycéens issus de familles défavorisées, installation de lignes à grande vitesse… Des projets que la socialiste aimerait décliner au niveau national, avec des ambitions sur l’éducation et le développement économique. Depuis sa réélection, Carole Delga entretient le flou quant à une potentielle candidature à l’élection présidentielle.

En face d’elle, deux figures socialistes à la réputation nationale : Olivier Faure et Bernard Cazeneuve. Carole Delga, elle, pourra avoir du mal à se faire connaître en dehors de la région Occitanie, ce qui ne l’empêche pas de tacler son propre parti et de déclarer dans une interview à la Tribune que le PS « n’avait pas suffisamment travaillé », en référence au score d’Anne Hidalgo aux présidentielles de 2022, qui n’a pas dépassé la barre des 2%.

« Nous sommes de nombreux socialistes, hommes et femmes de gauche, qui travaillons avec ambition et pragmatisme, sans aucun dogmatisme et en pensant profondément que c’est en réconciliant les gens et en conciliant les enjeux écologiques et sociaux que nous pouvons faire gagner la France, et donc de gagner les élections ». A-t-elle conclu auprès de la Tribune.

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