Comment sortir de sa zone de confort ? 5 clés pour enfin oser

Vous avez un projet qui vous tient à cœur mais vous n’osez pas vous lancer ? Peur de l’échec, sentiment d’illégitimité, manque de confiance en soi : les raisons qui expliquent que l’on n’ose pas sortir de sa zone de confort sont nombreuses. Nous avons demandé à Célia Maury, entrepreneuse basée à Berlin et accompagnante de la méthode Festen, une thérapie mêlant psychologie, approche transgénérationnelle et coaching, pourquoi c’est si difficile d’oser quand on est une femme. Elle nous livre aussi des conseils pour savoir comment sortir de sa zone de confort.

Comprendre ce que c’est qu’oser

Avant d’aller plus loin, revenons sur la définition-même de l’audace. Selon le dictionnaire, il s’agit d’une « disposition qui porte à des actions difficiles, dangereuses, au mépris des obstacles ». Pour Célia Maury, « oser, c’est ce qui fait le lien entre croire et créer. Avoir une idée est un premier pas. Mais ce qui manque pour entrer en action (créer une entreprise, une association), c’est le fait d’oser, c’est ce qui va lier les deux. Oser, c’est la mise en mouvement ». L’accompagnante différencie également le courage de l’audace : « Le courage c’est ‘Je suis au bord d’une falaise, je n’ai pas le choix, je dois sauter’. L’audace, en revanche, c’est ‘je suis en bas de falaises et je vais chercher depuis laquelle sauter’. Le courage est une réaction à quelque chose alors que l’audace est de la proactivité pure. »

Alors, pourquoi n’ose-t-on pas passer à l’action ? Cela vient de la première partie, qui concerne le « croire », explique Célia Maury. « Des peurs et des mensonges se forment pendant l’enfance et tout au long de la vie. Ils constituent le terreau de nos fameuses croyances limitantes. Ce sont ces croyances erronées qui nous bloquent et qui expliquent que, bien souvent, on se met nous-mêmes des bâtons dans les roues. » Dernière confidence : « Les gens qui osent, ce ne sont pas ceux qui n’ont pas peur. Ce sont des personnes qui ont peur et qui y vont quand même ».

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Identifier ses blocages

Pour savoir comment sortir de sa zone de confort et réaliser ce qu’on n’ose pas, il est donc primordial d’identifier ses blocages et croyances limitantes. Tout travail sur soi (psychothérapie, méthode Festen, coaching, etc.) peut ainsi aider à repérer et dépasser ces peurs. L’expérience de Célia montre que certains blocages sont récurrents : « Les peurs les plus courantes chez les femmes que j’aide sont celles liées au syndrome de l’imposteur. Il en existe plusieurs formes. Il y a par exemple l’experte qui pense qu’elle doit toujours se former plus. La superwoman, elle, veut tout gérer à la fois tandis que la soliste pense qu’elle doit tout faire toute seule. Enfin, il y a aussi le génie naturel. Ce sont les gens qui ont l’habitude de réussir des choses du premier coup et qui pensent que s’ils échouent lorsqu’ils commencent quelque chose de nouveau, ils ne réussiront jamais ».

Les autosabotages, directs et indirects, sont également des blocages que Célia retrouve chez de nombreuses clientes. « Les autosabotages viennent d’un mensonge que l’on s’est créé au fil de ses expériences de vie. » Les plus courants sont ceux liés à la croyance inconsciente qu’une personne n’aurait pas le droit à la sécurité affective ou financière. « Prenez quelqu’un qui s’est construit la croyance qu’il n’avait pas droit à l’argent. S’il reçoit un héritage, il est très probable que cette personne gère mal cet argent. En agissant ainsi, elle va inconsciemment chercher à donner raison à sa croyance inconsciente. »

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Enfin, la thérapeute souligne que de nombreux blocages qui empêchent les femmes d’oser, notamment dans l’entrepreneuriat, sont aussi sociétaux. « Les inégalités hommes-femmes au travail, les différences de salaire et le sexisme ordinaire n’incitent pas à oser car cela dit aux femmes qu’elles ont moins de crédibilité qu’un homme en général. Cela mène d’ailleurs à la prophétie autoréalisatrice, en semant le doute dans leur esprit. »

Comment sortir de sa zone de confort : imaginer le pire scénario

Cet exercice est une astuce puissante pour analyser ses peurs mais surtout prendre du recul sur elles. Pour cela, notez sur une feuille ce que vous avez vraiment envie de faire puis imaginez le pire scénario concernant sa mise en œuvre. « Souvent, il y a un fossé entre la pire situation et l’idée que l’on s’en fait », note Célia Maury. Une fois ce premier constat établi, la clef est de trouver des solutions alternatives. « Si jamais cette situation arrivait, explique l’accompagnante, réfléchissez à ce que vous pouvez mettre en place pour réduire l’impact. Pour les questions liées au manque d’argent, je dis souvent aux gens d’identifier des compétences qu’ils ont déjà et qu’ils peuvent assez facilement monétiser. Beaucoup de personnes pensent qu’elles n’en ont pas, à cause du syndrome de l’imposteur justement, mais c’est faux. »

Ainsi, en se lançant dans l’entrepreneuriat, Célia Maury explique avoir pensé à des activités comme la traduction pour assurer ses finances en cas de coup dur. Aujourd’hui, elle a mis à profit son expérience en Allemagne pour aider les start-up françaises à s’implanter Outre-Rhin. « Suite à des demandes, j’ai en fait réalisé que j’avais toutes les compétences pour le faire », glisse-t-elle.

Une autre astuce, à combiner avec cet exercice, est d’évaluer le coût de l’inaction. En d’autres termes, demandez-vous : « Qu’est-ce-que je ferais si je n’avais pas peur et que j’étais sûr(e) de réussir ? », puis : « Qu’est-ce-que ça me coûte financièrement/émotionnellement/physiquement/en termes de santé de reporter mes projets à plus tard ? ». Le but est de savoir si le fait de ne pas oser réaliser votre rêve vous coûte plus que celui d’essayer !

Transformer ses rêves en objectif

« Le rêve est quelque chose d’abstrait, de fantasmé. Transformer cela en objectif, cela permet de le rendre accessible, explique Célia. Au lieu de dire : ‘j’aimerais devenir blogueuse’, par exemple, il s’agit de formuler une phrase comme : ‘dans six mois, j’aurai créé mon blog et publié X articles’. » L’idée, ensuite, est de découper les différentes actions à mettre en place. « Si on reprend l’exemple du blogging, poursuit la jeune femme, il va falloir établir une liste de toutes les choses à faire pour le devenir, comme acheter un nom de domaine, trouver une plateforme, etc. » Le fait de découper son objectif en plusieurs actions concrètes est très important lorsque l’on se lance, car « notre cerveau a besoin de victoires », constate Célia. « L’objectif ‘être blogueuse’ est beaucoup trop gros à atteindre d’un coup, poursuit-t-elle. Mais si votre objectif est de trouver un webdesigner pour créer votre site, cela devient accessible. »

Autre point crucial selon l’accompagnante, « pour chaque action, il est ensuite très important de poser une contrainte, c’est-à-dire une date butoir. Il s’agit de déterminer un moment précis pour atteindre un objectif. Le fait de poser une deadline pousse à passer à l’action. Certaines personnes ont besoin de cette petite pression pour se lancer ! C’est le principe de la loi de Parkinson : plus on a de temps pour réaliser une action et plus cela va nous prendre du temps ».

S’entourer de gens inspirants

Cette dernière clef est capitale pour changer son état d’esprit. « On est la moyenne des cinq personnes que l’on côtoie le plus », affirme Célia Maury. « Développer son réseau, ne pas être dans la concurrence mais dans l’entraide avec les gens qui font la même chose » est un point essentiel pour dépasser ses peurs selon la jeune femme. Pour oser, il est aussi important de côtoyer des personnes qui ont elles-mêmes déjà osé (et réussi) ce que vous souhaitez entreprendre. Mais pas seulement : « Entrer en contact avec des personnes qui sont dans l’entrepreneuriat, par exemple, mais pas forcément dans son domaine, permet de ne pas se sentir seule en tant que jeune indépendante. La solitude peut être difficile à gérer, note l’accompagnante, car on a beaucoup de moments de doute quand on se lance dans quelque chose de nouveau ».

S’entourer de personnes ayant réussi ce que vous n’osez pas permet également de prendre conscience que ce rêve qui vous taraude l’esprit est réalisable. En mettant en place ces différents exercices, vous prendrez du recul sur tous les blocages qui vous empêchent de sortir de votre zone de confort, et dont vous n’avez peut-être pas conscience. Jusqu’à ce qu’un jour, ce qui vous paraissait une montagne insurmontable se transforme en un chemin praticable. Oser, tout un art, n’est-ce-pas ?

La méthode Festen

La méthode Festen est un accompagnement mêlant différentes disciplines (psychologie positive, coaching, transgénérationnel). Elle vise à résoudre un problème qui empêche une personne de réaliser quelque chose ou de s’épanouir. Avant de commencer, un entretien d’analyse de trois heures et une analyse transgénérationnelle sont réalisés. L’analyse transgénérationnelle a pour but de recueillir des informations sur les ancêtres du client afin de dégager des pistes pouvant expliquer des blocages. Suite à cela, l’accompagnant livre « la clef du système », c’est-à-dire le nœud de départ d’où découlent les peurs et blocages principaux de la personne. Chacun peut ensuite choisir de suivre la méthode Festen ou de s’orienter vers une autre thérapie pour se délivrer du problème identifié. La méthode se divise quant à elle en deux parties. La première, appelée « déconstruction », vise à comprendre comment les blocages de la personne se sont constitués. La deuxième partie, elle, a pour objectif la reconstruction. Plus orientée coaching, elle permet de tracer un nouveau chemin de pensée. « On utilise différents modèles de coaching, en fonction de la personne et de ses objectifs. On ajoute aussi de la reprogrammation avec l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), une initiation à l’hypnose… », souligne Célia Maury. Le processus dure environ 6 mois. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à suivre le compte instagram de Célia Maury et son site internet : https://www.celia-maury.com/

Élodie Souslikoff.
https://memoirepleine.com/

 

 

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