Dalida, biographie d’une chanteuse égyptienne

Iolanda Christina Gigliotti, connue sous le nom de Dalida, naît en Égypte dans une famille italienne. « Enfant du milieu », elle est la seule fille entourée de deux garçons. Cette artiste est une véritable touche-à-tout et cela semble lui réussir. Désirant briller comme chanteuse, elle s’installe en France à 22 ans. L’Hexagone assiste alors à l’ascension fulgurante de la jeune prodige venue d’Égypte. Durant ses trente ans de carrière, elle marque l’histoire de la chanson française. Elle s’illustre dans plusieurs styles musicaux : le twist, la pop, le raï. C’est une des premières artistes françaises à interpréter du disco, avec le titre J’attendrai. Contrastant avec son statut d’étoile, les épreuves dans sa vie personnelle s’accumulent. Fragilisée, la chanteuse égyptienne se suicide en plein apogée de sa gloire à l’âge de 54 ans. Découvrez la biographie de Dalida à travers des moments marquants de son existence.

La biographie de Dalida jusqu’à son arrivée en France

Une tragédie durant l’enfance

Le 17 janvier 1933 au Caire, en Égypte, naît la petite Iolanda. Son père est premier violon à l’opéra de la capitale. Il lui permet de découvrir la musique. Dès l’enfance, un mal-être intérieur s’installe dans son âme. Celui-ci trouve son origine dans une infection des yeux qu’elle contracte à 10 mois. La petite fille guérit. Malheureusement, Iolanda garde une séquelle de cette maladie : un important strabisme. À l’école, la fillette subit de nombreuses moqueries. Complexée, elle souffre du regard des autres jusqu’à l’adolescence.

Sa prise de confiance en elle grâce au théâtre

Durant l’adolescence, elle suit des cours de théâtre à l’école. Cet art l’aide à prendre confiance en elle et ainsi à accepter son strabisme. Terminés les complexes de l’adolescente, à 18 ans, la jeune femme commence le mannequinat. En 1954, à 21 ans, elle est élue Miss Égypte. Ce sacre lui ouvre de nouvelles portes. Iolanda prend alors le pseudonyme de Dalida et démarre une carrière d’actrice dans le cinéma égyptien. Contre toute attente, elle possède un véritable talent pour la comédie. C’est ainsi qu’elle est repérée au Caire par le réalisateur français, Marco de Gastyne. Suivant ses conseils, le 24 décembre 1954, elle quitte l’Égypte et s’envole pour Paris.

La consécration de la chanteuse égyptienne

Les premiers pas à Paris

Arrivée à Paris le jour de Noël 1954, la jeune immigrée trouve les portes du cinéma fermées. Alors, pour subvenir à ses besoins, Dalida suit des cours de chant. Rapidement, elle y excelle. Elle séduit avec sa voix rauque et ensoleillée, qui roule les « r ». L’artiste travaille dans un cabaret parisien connu, la Villa d’Este. Repérée par Bruno Coquatrix, le patron de l’Olympia, elle participe à un concours de jeunes chanteurs amateurs. Lors de l’émission « Numéro 1 de demain », Eddy Barclay et Lucien Morisse sont présents. Le premier, patron de la maison de disques Barclay, la signe sur son label, le second, directeur des programmes d’Europe 1, décide de promouvoir sa carrière.

Bambino est le titre qui marque le début de sa réussite en 1956. Dans la foulée, elle fait la première partie de Charles Aznavour sur la scène de l’Olympia. Dès ce moment, son ascension fulgurante est lancée. Sous la bienveillance de Lucien Morisse, qui devient son amant, elle enchaîne les succès et les tournées.

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Début des années 1960, elle surfe sur la vague naissante des Yéyés et se hisse au Top, à côté de Johnny Hallyday. Grâce à son nouveau style, elle séduit un public plus jeune avec Itsy Bitsy Petit Bikini en 1960. L’année suivante, Dalida demande sa naturalisation pour obtenir la nationalité française. Côté cœur, elle convole avec son pygmalion Lucien et divorce en 1962. Encore mariée, la jeune femme commence une idylle avec Jean Sobieski, un bel apollon. Elle se termine en 1963. C’est un des rares hommes de son existence qui ne se soit pas suicidé. En 1964, elle adopte un style glamour et se teint en blond vénitien jusqu’à sa mort.

Les interprétations liées au vécu de la femme brisée

Dans les années suivantes, les drames de sa vie amoureuse trouvent écho dans sa carrière. En 1966, elle rencontre le jeune auteur-compositeur et chanteur italien, Luigi Tenco. Au festival de la chanson italienne de San Remo, en janvier 1967, Dalida et Luigi interprètent successivement le titre Ciao amore ciao. Elle s’en sort brillamment, quant à lui, il perd pied. Le soir même, le ténébreux se suicide avec de l’alcool et des tranquillisants. Dalida le découvre : c’est le drame de son existence. La douleur de sa perte conduit la jeune femme à tenter de se tuer quelques mois plus tard. Après quelques jours de coma, elle trouve réconfort dans la spiritualité et la psychanalyse. Malgré tout, cette douleur restera toujours dans son cœur et la rendra vulnérable psychologiquement. À la fin de l’année 1967, elle rencontre Lucio un étudiant italien d’une vingtaine d’années. Fragilisée, elle voit en Lucio le sosie de Luigi, son amour perdu. Dalida, enceinte pendant leur brève idylle, avorte clandestinement. Malheureusement, elle devient stérile suite à l’opération à l’hygiène douteuse.

En 1970, un autre drame frappe sa vie. Son ex-mari se tire une balle dans la tête dans l’ancien appartement du couple. Ses chansons prennent alors une connotation grave qui reflète son mal-être intérieur. Au début, son public est surpris. Puis, il est charmé par l’intensité d’expression de l’artiste qui vient du plus profond de son âme. Elle se transcende sur la scène de l’Olympia en 1974 en interprétant Il venait d’avoir 18 ans. S’en suit Gigi l’Amoroso, un titre chanté et parlé au succès mondial. En 1975, elle décroche le prix de l’Académie du disque français pour l’album J’attendrai. C’est ce dernier qui lui permet d’importer le disco et de conquérir l’Amérique au milieu des années 70. Dans sa vie privée, en 1972, Dalida rencontre le mystérieux et fascinant Richard Chanfray. Il pense être la réincarnation d’un noble du 18e siècle et demande qu’on l’appelle le comte de Saint-Germain. Au bout de neuf ans, ils se séparent.

Les chansons engagées de la star

Au cours de sa carrière, l’artiste défend plusieurs causes qui lui tiennent à cœur. Ainsi, elle soutient la communauté homosexuelle à travers deux chansons. En 1972, Pour ne pas vivre seul aborde le sujet tabou de l’homosexualité. Puis, en 1979, Depuis qu’il vient chez nous met en lumière l’histoire d’un homme gay refoulé qui entame une relation avec une femme pour se protéger. Dès le début des années 1970, elle est une pionnière dans le combat contre le sida. Au côté de Line Renaud, elle participe en 1985 à un gala afin de récolter des fonds pour la recherche contre l’infection à VIH.

Souvent imitée dans les cabarets transformistes, Dalida devient le symbole de la lutte LGBT (Lesbiennes Gays Bisexuels Transgenres). Son image de force et de fragilité, son physique généreux et sa voix rauque font d’elle l’archétype de la femme drag-queen.

La descente aux enfers et la mort de Dalida

Derrière le côté lumineux de l’artiste se cache la face sombre de la femme. Quasiment tous les hommes qui ont partagé sa vie se sont tués volontairement. En 1983, deux ans après leur rupture, Richard Chanfray se donne la mort par inhalation des gaz d’échappement de sa voiture. À la suite de ces drames personnels, elle souffre de dépression chronique. Elle fait plusieurs tentatives de suicide. En 1985, elle a une relation suivie avec un médecin, le docteur François Naudy. Il est présent jusqu’à son décès.

En 1986, le dernier album du vivant de la chanteuse égyptienne sort et s’intitule Le visage de l’amour. Un des titres Les hommes de ma vie s’inspire de la biographie de Dalida du côté cœur. Il aborde ses principaux compagnons et la solitude dont elle souffre. La même année, son talent d’actrice se révèle dans le film Le sixième jour de Youssef Chahine.

Malheureusement, ce retour en Égypte dans son pays d’origine la perturbe. Elle s’enfonce de plus en plus dans l’abattement.

Le 3 mai 1987 dans son appartement parisien à Montmartre, Dalida tire sa révérence. Sa force de caractère fragilisée par une suite de drames personnels la pousse à commettre l’irréparable. À 54 ans, au sommet de sa gloire, elle devient ainsi une légende. Elle repose au cimetière de Montmartre à Paris depuis le 7 mai 1987.

 

La chanteuse égyptienne est une personne vulnérable au destin tragique. Les succès de l’artiste contrastent avec les tourments de la femme. La biographie de Dalida s’achève par son suicide au printemps 1987. Malgré son décès, elle demeure une grande figure de la chanson française et une star internationale à la discographie impressionnante. Son immense performance résulte de sa sensibilité et de son interprétation. Nous pouvons alors ressentir des émotions intenses quand nous l’entendons chanter. Intemporelle et inoubliable, Dalida reste une étoile dans nos cœurs et une véritable femme qui ose.

 

Bernadette Marques pour Celles qui Osent

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