Fanny Niel est une jeune maman de 27 ans, qui a décidé en janvier 2020 de se lancer dans l’entreprenariat avec la création de sa société Uni’Vert famille. Cette reconversion professionnelle correspond à ses valeurs et à ses convictions profondes. Elle s’est spécialisée dans la vente de couches lavables et de produits zéro déchet pour les familles sarthoises. Celles qui Osent entre dans son univers “vert”…
De salariée à mamentrepreneuse “green”
Fanny Niel a un parcours plutôt classique… du moins en ce qui concerne ses débuts. Son baccalauréat secrétariat puis son BTS banque en poche, elle intègre très vite une agence bancaire. Pas vraiment emballée par le côté commercial, elle rejoint le back office, c’est-à-dire les services administratifs, juridiques et fiscaux de grands groupes d’assurances. Après la naissance de sa fille, elle doit reprendre le travail… sauf que Fanny Niel a un autre projet en tête : monter une entreprise autour des couches lavables. “ Nous étions un couple tout à fait ordinaire. On vivait un peu comme tout le monde, sans vraiment se poser de questions sur notre consommation. Après le décès de ma maman puis la naissance de ma fille, j’ai commencé à voir le monde autrement. À prendre peur pour ma fille, qu’elle subisse plus tard les effets de ce qu’elle mange ou respire au quotidien. Avec le démarrage de l’allaitement et des couches lavables, tout cela m’est apparu comme une évidence : je devais me lancer ! ”
Soucieuse d’offrir le meilleur à Mia, sa fille aujourd’hui âgée de 22 mois, elle écume alors les forums et tutoriels YouTube à la recherche des meilleures alternatives en matière de cosmétiques bio et zéro déchet pour les familles. “ Quand on sait que 3 % seulement des parents utilisent les couches lavables, je me suis dit qu’il fallait que je partage ce mode de vie à d’autres parents. Des habitudes qui ne sont pas aussi difficiles qu’on peut le croire ! ”.
Lancement d’Uni’vert famille… suivi de près par le confinement
Fanny Niel commence dès janvier 2020 à proposer aux familles sarthoises un service de location de couches, pour une durée de 3 semaines. Elle invite les parents à tester plusieurs marques françaises afin de faire le choix qui leur correspond, selon leur priorité : origine du textile, gain de temps ou d’argent… Elle met également en place des réunions et ateliers pour être au plus près de ses clients durant des temps d’échanges et de convivialité… mais le mois de mars arrive et avec lui, le confinement. Un désastre pour Fanny. “Je me suis sentie désemparée à ce moment-là. J’avais l’impression que j’allais perdre tout ce que je venais à peine d’investir.” La situation la pousse à s’adapter et se réinventer, mais aussi et surtout à se digitaliser. “ Le site web, qui ne devait être qu’un site vitrine dans un premier temps, a dû rapidement se transformer en boutique en ligne. J’ai dû me lancer sur les réseaux sociaux, mettre en avant mes produits, assurer les livraisons dans tout le département, puisque La Poste ne fonctionnait pas à ce moment-là « .
La plus grosse difficulté pour Fanny : accepter de ne pas être en contact avec ses clients, chose qu’elle affectionne par-dessus tout. “Finalement, les livraisons à domicile m’ont permis de tisser des liens avec des clients qui sont aujourd’hui fidèles à ma boutique et actifs au sein de ma communauté” confie-t-elle.
Une mission : éduquer les consciences
Un an après son lancement, Fanny Niel semble maîtriser sur le bout des doigts les compétences qu’elle a acquises depuis qu’elle est entrepreneuse. “Pour le côté administratif, ça n’a pas été trop difficile, même si j’ai dû jongler avec les lenteurs de certains organismes. Par contre, j’ai été rapidement projetée dans l’univers des réseaux sociaux professionnels : intéresser les gens, apprendre à dire juste ce qu’il faut, créer de beaux visuels…” Fanny a aussi réalisé un travail de fourmi autour de la recherche de produits. Elle vend sur sa boutique uniquement des marchandises saines pour l’homme et l’environnement. Elle décortique les étiquettes, les modes de production, pour ne garder qu’une sélection respectueuse de ses valeurs et de ses engagements. “Je me suis donné pour mission d’éduquer les consciences. De montrer qu’avec un peu de volonté, on peut devenir un consom’acteur. Ai-je vraiment besoin de ce produit ? N’y a-t-il pas une meilleure alternative ? J’essaie d’être authentique et de proposer à mes clients ce qui se fait de mieux sur le marché, même si c’est parfois difficile de trouver le produit parfait.” Autre compétence de l’entrepreneuse multi-tâche : l’expédition. Fanny n’a pas suffisamment de commandes aujourd’hui pour externaliser cette mission.
Le projet de créer ses propres produits “green”
On sent chez Fanny Niel un perfectionnisme à toute épreuve. Frustrée de ne pas trouver chez les fabricants existants la couche lavable parfaite, elle a décidé de la lancer… elle-même. “ Le plus souvent, les couches françaises sont en fait uniquement assemblées en France, mais avec des matériaux conçus dans d’autres pays. Il y a aussi l’emballage, l’empreinte carbone au niveau de la production et du transport… ” Vous l’aurez compris, la jeune entrepreneure est insatiable quand il s’agit d’écologie. Elle travaille depuis des mois avec un ingénieur textile pour créer le produit qui cochera le plus de cases en matière de respect pour l’environnement et financièrement accessible au plus grand nombre. “Je sors prochainement un nouveau site dédié à ce produit 100 % français. Si j’ai osé me lancer, c’est parce que pour le moment je suis la seule sur ce marché et j’y crois beaucoup ! L’industrie du textile est en plein essor en France, avec une filière de plus en plus qualifiée. Je suis constamment en veille pour dénicher les meilleures innovations du domaine ”.
Surmonter les obstacles… et se relever
On pourrait croire, en discutant avec Fanny Niel, qu’elle réussit tout ce qu’elle entreprend sans aucune difficulté. Pour autant, elle a fait face à ses débuts, comme beaucoup d’entrepreneurs, à la solitude. “J’ai décidé de m’inscrire dans un accélérateur de startup qui m’a ouvert de nombreuses portes et surtout un réseau de personnes qualifiées et bienveillantes. L’espace de coworking dans lequel je travaille me permet aussi de faire de belles rencontres ”. Elle se rend également compte de la place de ce projet professionnel dans sa vie personnelle. “ Quand on démarre un projet, on est happé par les réseaux sociaux, le soir et le week-end, même si on aimerait parfois décrocher ”. Et puis, il y a la difficulté à vivre de sa première entreprise, très concurrentielle. “J’espère pouvoir faire vivre mes deux projets en parallèle. Je suis entourée d’une équipe en communication et marketing,pour mettre toutes les chances de mon côté ”.
Conseils de reconversion
Alors à toutes celles et tous ceux qui aimeraient se lancer dans la création d’un projet à impact positif, Fanny a quelques conseils à prodiguer. “ Il faut d’abord savoir de quoi on parle. Je vois trop de boutiques ou de franchisés qui pensent vendre des produits dits “écologiques” et qui sont persuadés que c’est vraiment le cas. Il faut se former, étudier la question pour être sûr de ce que l’on vend.
Elle préconise également d’être accompagné pour mesurer les risques et avancer au mieux, dans un incubateur ou auprès d’une association ou d’une chambre de commerce.
“Il ne faut pas rester seul, surtout. Se créer un réseau, c’est créer de l’entraide et de la solidarité, et aussi savoir où on va, et avec qui ”.
Dernier conseil, et non des moindres : ne pas regarder ce que font les autres. “ Se comparer est l’un des gros défauts des jeunes entrepreneurs. On a l’impression, à travers les publications de nos concurrents, qu’ils avancent plus vite, ou dans une meilleure direction. Résultat, on se rabaisse, on change son fusil d’épaule. Il faut savoir garder le cap. Et être conscient qu’au bout d’un an, on ne se verse pas forcément de salaire ! ”.
Merci Fanny Niel pour tes conseils à Celles qui Osent.
Retrouvez-là sur Facebook https://www.facebook.com/Univert-famille-114778399974723/, ou son site web :
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Claire Guichard, Rédactrice multimédia – Le comptoir des contenus