Kamala Harris, première femme vice-présidente des Etats-Unis

Kamala Harris, première femme à accéder à la vice-présidence américaine, va de nouveau attirer la lumière des projecteurs en 2024, année des élections présidentielles aux Etats-Unis. Joe Biden a annoncé, en avril dernier, se représenter pour le parti Démocrate, avec de nouveau Kamala Harris en colistière. Fille d’immigrés indiens et jamaïcains, elle est devenue l’une des figures les plus incontournables de la scène politique américaine. Celles qui Osent revient sur l’histoire de Kamala Harris, numéro deux de la maison blanche. 

Kamala Harris, la première des premières aux États-Unis

Elle est la première femme, et la première femme noire, à accéder à la vice-présidence américaine. Kamala Harris est née en 1964 à Oakland, en Californie. Son père, originaire de la Jamaïque, est professeur d’économie à la très prestigieuse université de Stanford, et sa mère, d’origine indienne, est biologiste et oncologue. Ses parents se sont rencontrés en militant pour les droits civiques à l’université de Berkeley, où ils effectuaient tous deux un doctorat après avoir quitté leur pays d’origine.  Ils divorcent quand Kamala est âgée de 7 ans. Cette dernière suit alors sa mère au Canada, où elle effectuera la première partie de ses études, avant de revenir aux Etats-Unis étudier la science politique à l’université d’Howard (établissement prestigieux réservé à la formation des afro-américains jusqu’à la fin des lois ségrégationnistes), puis le droit en Californie. 

En 1990, Kamala Harris intègre le barreau de San Francisco, et élue procureure du district de San Francisco 13 ans plus tard. Elle est alors la première femme à occuper ce poste, tout comme elle sera la première femme à être élue procureure générale de Californie en 2010. Elle ne fait pas l’unanimité des Californiens, et certains lui reprochent sa fermeté, notamment dans son recours à de lourdes peines pour des petits délits, ou sa prise de position contre le cannabis récréatif. Mais certaines de ses actions ont été bien accueillies par les progressistes, notamment la création d’un portail internet ouvrant au public une kyrielle de données judiciaires, en particulier les violences commises par la police lors d’arrestations, pour rétablir la réalité des faits. Ce portail fut par exemple utilisé par le mouvement Black Lives Matter pour retracer les violences policières commises à l’encontre des personnes Noires. 

Quel bilan pour Kamala Harris à la vice-présidence ? 

Encrage afro-américain, positions féministes, ascension professionnelle fulgurante : les Etats-Unis semblaient beaucoup attendre de leur vice-présidente, dont l’histoire, la personnalité et la trajectoire sont chargées de symboles. Il faut tout d’abord rappeler l’ambiguïté de son rôle, « n’être rien, tout en étant potentiellement tout », disait John Adams, le premier à avoir occupé cette fonction en 1789. Joe Biden lui avait notamment confié l’épineux dossier de l’immigration, sur lequel elle a peiné à s’engager, s’attirant les sources de la droite, interprétant cela comme un aveu de faiblesse de sa part. 

Kamala Harris a d’autre part était très présente au Sénat, dont elle est également, de par sa fonction de vice-présidente, la présidente. Son rôle est normalement limité, puisqu’elle ne doit intervenir qu’en cas d’égalité de voix entre les votes des camps démocrate et républicain… Ce qui est arrivé une trentaine de fois depuis qu’elle est à la maison blanche. Cela s’explique notamment par la très faible majorité démocrate au Sénat. Dans son agenda politique demeure tout de même le droit à l’avortement, fortement menacé aux Etats-Unis : Kamala Harris devrait entamer une tournée début 2024 pour défendre l’accès à l’IVG, qui sera au cœur des enjeux présidentiels. 

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L’héritière de Joe Biden

En avril dernier, Joe Biden a annoncé se représenter à la présidentielle 2024 avec, comme colistière, Kamala Harris. A 81 ans, il est l’homme le plus âgé à avoir occupé le poste de président, un fait particulièrement critiqué par l’opposition. Kamala Harris lui permet donc d’attirer les votes des électeurs plus jeunes, et de dépoussiérer son image : « On nous a toujours dit que les électeurs votaient pour le candidat à la présidentielle, pas pour le vice-président. Mais parce que Biden aura 86 ans à la fin du second mandat – et que les chances que sa santé décline ne sont pas minces – on demandera aux gens de voter autant pour la vice-présidente que pour lui », peut-on lire dans un édito du New York Times

Dans l’hypothèse où la santé, déjà fragile, de Joe Biden ne lui permettrait pas de continuer son mandat, c’est donc Kamala Harris qui prendra sa succession, comme le veut la Constitution. D’ailleurs, le 19 novembre dernier, elle avait assuré ses prérogatives pendant 1h25, alors que ce dernier subissait une coloscopie sous anesthésie générale. Kamala Harris avait elle aussi présenté sa candidature aux présidentielles de 2020, avant de la retirer pour rejoindre l’équipe de Joe Biden pour les primaires démocrates. 

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Victoria Lavelle, pour Celles qui Osent

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