Les femmes au balcon : au bout de la crise de nerfs

“Les femmes au balcon” : au bout de la crise de nerfs

 

On aurait pu être tenté de titrer cet article “Les femmes au balcon, Pâques aux tisons” mais premièrement c’eût été un peu facile et deuxièmement Pâques n’a rien à faire dans l’histoire puisque l’intrigue se déroule en pleine cité Phocéenne, écrasée par la chaleur estivale. 

 

En revanche, les femmes sont bien au balcon et la crise qu’elles vont traverser ne va pas faire dans la demi-mesure. C’est d’ailleurs tout ce qu’on va en dire ici pour ne pas vous spoiler, cher.e lecteur.ice. 

 

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Dès les premiers plans du film, on se demande tout d’abord si on ne s’est pas trompé de salle. “Ah tiens, je ne savais pas que j’étais à la projection de Mon Oncle de Jacques Tati”. En effet, la caméra se promène sur des façades d’immeubles d’un quartier gentiment populaire, dévoilant les extérieurs de nombreux appartements et semant ça et là des morceaux de la vie ordinaire et quotidienne de ses occupants. Comme dans Mon Oncle donc. 


La posture de voyeur dans laquelle nous plonge volontairement la réalisatrice Noémie Merlant est évidente. De Tati à Hitchcock,  il n’y a qu’un pas et nous voilà réduit au statut d’observateur comme James Stewart cloué dans son appartement à cause de sa jambe cassée, passant son temps à observer ses voisins de l’immeuble d’en face à la jumelle dans “Fenêtre sur cour”. 

 

Notre point de vue à nous est celui de l’appartement de Nicole, écrivaine en herbe, en quête d’inspiration pour l’écriture de son premier roman et de Ruby, camgirl fougueuse, altruiste et hypersensible. À ces deux-là s’ajoute Élise, actrice tourmentée par sa relation avec Paul. 

 

Alors que depuis un certain temps, Nicole fantasme sur son mystérieux et très sexy voisin d’en face, les trois amies se retrouvent invitées à prendre un verre chez lui. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’apéro tourne mal…  S’en suit alors une folle intrigue mêlant le drame, le trash et même le gore tout en restant dans le registre de la comédie, souvent burlesque. 

Il fallait oser et Noémie Merlant l’a fait ! Avec brio c’est certain, même si on se demande parfois avec inquiétude jusqu’où elle va nous emmener. 

Au-delà de sa forme audacieuse, le film fait passer de puissants messages féministes en abordant des sujets aussi importants et sensibles que la toxicité des relations, l’avortement, la liberté en dépit du regard de la société, le consentement et bien d’autres encore. 

 

Souheila Yacoub, Sanda Codreanu et Noémie Merlant, les trois actrices principales Almodovardiennes (si si ça se dit…) en diable sont impeccables et la déclaration féministe passe parfaitement !

Courez en salle pour en prendre la mesure et n’oubliez pas d’emporter votre second degré avec vous. 

Julie, pour Celles qui Osent

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