Les légendes à son propos ont parcouru les siècles et les générations de rois de France. Marguerite de Navarre, surnommée « la reine Margot », née en 1553, fille de Catherine de Médicis, a été l’épouse du roi Henri IV. Son mariage devait mettre fin aux guerres de religion opposant catholiques et protestants. Il a été terni par le massacre de la Saint-Barthélemy, déclenché à Paris le 24 août 1572, coûtant la vie à plus de 15 000 personnes. Celles qui Osent vous propose un voyage dans le passé, et vous raconte le destin extraordinaire de Marguerite de Navarre, reine au coeur des guerres de religion.
Une jeunesse dans la famille de François Ier
Marguerite, issue de la dynastie Valois-Angoulême, naît au château de Saint-Germain-En-Laye, à vingt kilomètres de Paris, en 1553. Son arbre généalogique est royal : elle est la petite-fille de François Ier, fille d’Henri II et de Catherine de Médicis, soeur de trois rois de France (François II, Charles IX, Henri III). Ses soeurs partant se marier à l’étranger, Marguerite de Navarre est élevée aux côtés de ses frères, avec lesquels elle est très liée (au point que des rumeurs d’inceste courent à ce propos), à la cour du roi de France.
Baptisée catholique, elle développe, à l’adolescence, une idylle avec le Duc de Guise, chef de file des catholiques radicaux, hostiles aux protestants et à une alliance interreligions. Mais ce n’est pas le cas de la famille Valois, qui souhaite pacifier le royaume de France, alors bouleversé par les conflits entre communautés. Le Duc de Guise est le premier amant d’une longue série que l’on prête à Marguerite de Navarre, bien que dans les faits, ces rumeurs ne soient pas avérées. La future reine était, selon les écrits de l’époque, éclairée, cultivée, et d’une grande beauté. Brantôme, écrivain, la décrit, dans son Recueil de dames, comme ayant : « de fortes joues, une bouche sensuelle, un teint éclatant, un regard malicieux, des cheveux noirs et frisés qu’elle cachait fréquemment sous des perruques blondes ».
Mariage avec Henri de Navarre et accession au trône du royaume de France
Si le clan Valois s’oppose à ce que Marguerite épouse le duc de Guise, c’est parce qu’elle est promise à un autre : les négociations matrimoniales sont en cours. Suite à la troisième guerre de religion, une union avec Henri de Navarre, chef des protestants, propriétaire de nombreuses terres dans le sud-ouest et, du fait de sa lignée, potentiel héritier au trône du royaume de France, est alors sérieusement envisagée. Les futurs époux sont réticents, et les négociations longues et compliquées. La noce est célébrée le 18 août 1572, est organisée de façon à satisfaire les protestants, venus de tout le pays assister au mariage de leur chef. Par exemple, la bénédiction religieuse a lieu sur le parvis de Notre-dame-de-Paris, et non à l’intérieur de la cathédrale, pour leur éviter d’assister à la messe.
Mais la paix n’est qu’apparente. Le lendemain du mariage, l’amiral de Coligny, l’un des chefs du parti protestant, manque de se faire tuer. Le 24 août, deux jours après cet assassinat manqué, la tristement célèbre Saint-Barthélemy fait entre 15 000 et 30 000 victimes. Dans la Reine Margot, inspiré du roman d’Alexandre Dumas, le réalisateur Patrice Chéreau met en scène une nuit sanglante, durant laquelle les protestants se font massacrer jusque dans le Louvre. Henri de Navarre deviendra roi de France en 1589, à l’assassinat du roi Henri III, frère de Marguerite.
Marguerite de Navarre, reine au coeur des guerres de religion
Au vu du destin extraordinaire de la reine Margot, il est n’est pas étonnant que sa vie ait inspiré autant d’oeuvres littéraires et cinématographiques (incarnée par Isabelle Adjani). Au XVIe siècle, époque troublée par les guerres et les conflits de religion, les intrigues politiques, et parfois amoureuses, sont de coutume. Quant au couple royal, les historiens peinent à se mettre d’accord. Henri et Marguerite de Navarre formaient-ils une alliance politique solide, malgré les infidélités courantes des deux côtés, ou cela n’était-il qu’une façade ? Un héritier viendrait assoir la légitimité du couple, mais celui-ci peine à avoir un enfant.
Marguerite est alors diagnostiquée stérile ; Henri IV fait annuler leur mariage auprès du pape. Entre-temps, les guerres civiles et les complots se sont succédés, quant à la reine Margot, elle tente tant bien que mal de survivre et de se procurer l’aide d’alliés, qui finirent assassinés, exilés, ou emprisonnés. En 1599, Henri IV épouse Marie de Médicis, accouchant d’un fils neuf mois plus tard. Quant à Marguerite de Navarre, elle quitte Paris pour l’Auvergne, où elle se dédie à la religion, mais garde un oeil sur la cour et la vie politique, et n’hésite pas à conseiller la nouvelle femme de son ex-mari. Elle meurt en 1615, cinq ans après l’assassinat d’Henri IV.
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Victoria Lavelle pour Celles qui Osent
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