Dans sa chronique « Les pubs de luxe et leurs dessous », Marina Rollman s’attaque aux messages véhiculés par les grandes marques de la mode, à travers lesquels, qu’on le veuille ou non, on se projette. « C’est quoi qu’on te décrit ? Cette jeune femme à peine majeure, qui a 20 000 euros de fringues sur elle. (…) En fait, ce n’est pas une pub pour un sac, c’est une pub qui te dit que c’est quand même vachement cool de se faire entretenir ». Qui peut en effet ignorer les freins psychologiques et sociaux qui brident la réussite au féminin ? Pour une femme sortie d’études supérieures, réussir une carrière sans dépendre d’un homme est déjà un parcours du combattant. Mais quand on est quadra et qu’on veut balancer son patron pour de bon, comment ça se passe ? Celles qui Osent vous montre que c’est possible. On vous laisse découvrir ces 4 femmes ultras inspirantes qui ont percé sur le tard ! Faites-vous plaisir !
Catherine Bréard, la mousse au chocolat au Japon à 61 ans
Catherine Bréard, c’est une sexygénère normande tout sourire, avec une énergie détonante. Elle raconte son parcours avec une stupéfaction bienheureuse et ça fait du bien. Fraîchement diplômée de pâtisserie autour des années 2014, à l’âge de 59 ans, elle commence à exercer lorsqu’elle voit en annonce dans la presse, « Concours de mousse au chocolat à Paris ». Elle appelle son fils d’urgence au Japon pour lui annoncer qu’elle ne pourra pas y participer, parce qu’elle est trop vieille. « Mais maman, tu t’en fiches ! Vas-y ! T’as attendu ça toute ta vie et tu fais la meilleure mousse au chocolat du monde. » l’encourage-t-il. Ni une ni deux, elle se lance dans ce concours pour le plaisir et elle se retrouve à son grand étonnement en pole position. « J’ai cru que j’allais m’évanouir ». Voyant son succès, son fils a une brillante intuition : il réalise une étude de marché au Japon qui lui révèle que la mousse au chocolat n’existe pratiquement pas et propose à Catherine d’exporter son savoir-faire au pays du soleil levant. « J’avais même pas besoin de réfléchir, j’ai tout de suite dit oui ». Embarquée avec 150 kg de bagages, dont ses casseroles et ses ingrédients phares, elle teste un jour de marché sa petite marque familiale « Maman au chocolat ». Son succès est immédiat et spectaculaire ! Les Japonais se bousculent pour venir goûter son délice tout hexagonal et très vite, la filiale est distribuée dans les plus grands magasins de Tokyo.
Super inspirant, non ? Il y a malheureusement un affreux point noir dans cette belle histoire, chère lectrice. Une grande filiale a jugé bon d’attaquer en justice Catherine Bréard, au motif que le nom de la marque était trop proche de la sienne. La sentence judiciaire est tombée, la maman au chocolat a dû laisser tomber son appellation et recommencer à zéro, après s’être fait vilipender son idée. Malgré, cette odieuse injustice, Catherine Bréard ne se décourage pas et entend trouver la force de continuer. Une chose est sûre, son histoire émeut aujourd’hui des milliers d’internautes qui comptent bien la soutenir pour la suite, la visibilité en prime, nous l’espérons. L’affaire est en tout cas à suivre avec attention !
Suzi de Givenchy, femme au foyer versus mannequin à 50 ans
Une femme mûre radieuse, avec une immense bouche et une classe naturelle à faire vaciller, c’est l’une des premières images qui nous vient quand on rencontre Suzi de Givenchy. Cette icône de la mode s’est rattachée à la célèbre maison sur le tard et depuis, la ligne s’est dessinée en faveur des femmes accomplies qui lui ressemblent. À l’occasion d’une interview dans les coulisses de son appartement, elle raconte comment elle est devenue model à plus de 50 ans. D’origine chinoise, elle a migré aux États-Unis avec ses parents dans ses toutes jeunes années et à l’âge de 20 ans, elle a rencontré son mari, Hubert de Givenchy, neveu du célèbre couturier et créateur de la marque de haute couture éponyme. « Je suis arrivée en France par amour, c’est un peu cliché, mais c’est la vérité. C’était le grand amour de ma vie » confie-t-elle. Décédé en 2018 d’une crise cardiaque, Hubert laisse derrière lui 3 enfants et une femme battante qui compte bien voler de ses propres ailes. Elle raconte l’histoire de cette révélation professionnelle avec une certaine incrédulité. Lors d’une soirée mondaine, un inconnu prétend la connaître et lui conseille de travailler dans la mode. « Mais tu es fou ! J’ai plus de 50 ans ! ». Cet inconnu se trouve être le célèbre Versace Vanni, directeur d’une agence de mannequins internationale, avec lequel elle devient amie. 6 mois plus tard, elle se décide à apprendre le métier de mannequin, à commencer par savoir marcher comme il se doit, ce qui n’est pas donné. L’idée prend très vite. C’est à plein temps qu’elle embrasse le métier et devient même dans la foulée instagrameuse. Avec émerveillement et légèreté, elle réalise la prophétie de son ami : « Suzi, tu le sais pas, tu le vois pas, mais tu vas inspirer beaucoup de personnes ». Chouette histoire, non ?
Jean Auel, auteure d’un best-seller mondial à plus de 40 ans
La saga préhistorique des Enfants de la Terre, on est complètement fans ! Vous connaissez ? C’est l’histoire d’Ayla, petite fille de Cro-Magnon, violemment séparée de ses parents par un tremblement de terre. Après des semaines d’errance, elle est trouvée et recueillie par une tribu de Néandertaliens nomades, à la fois repoussés et fascinés par cette enfant blonde, grande et dotée d’une prescience inconnue. La confrontation entre ces deux branches de l’humanité est l’occasion pour Jean Auel de refaire un bout d’histoire préhistorique avec une vraisemblance fascinante. Rares sont les œuvres aussi documentées qui nous accrochent de bout en bout de la sorte !
Ce talent, c’est celui d’une femme qui s’est révélée écrivaine sur le tard et qui s’est inventée une destinée incroyable à partir de son seul talent. Titulaire d’une maîtrise en administration des affaires et mère de 5 enfants, rien ne la destinait à une aussi brillante carrière dans la littérature, si ce n’est un don spécial, celui de raconter des histoires. C’est à l’âge de 40 ans qu’elle décide de démissionner de son poste dans une société d’électronique pour se consacrer à ses recherches sur la préhistoire. Dans les années qui suivent, elle sort son premier roman qui connaîtra un succès planétaire. Vendu à plus de 45 000 0000 d’exemplaires dans le monde, traduit dans une vingtaine de langues, la saga de Jean Auel a de quoi laisser béate d’admiration ! Après la sortie du premier tome, la romancière partira voyager dans le monde entier pour visiter les plus célèbres sites préhistoriques, participer à des fouilles et assoir sa crédibilité. Les archéologues et les historiens qui témoignent avouent tous que la vraisemblance des faits est bluffante, en plus de la qualité du récit. En octobre 2008, Jean Auel reçoit la distinction d’Officier d’Ordre des Arts. Comme quoi, il n’y a vraiment pas d’âge pour changer ses perspectives et élargir ses horizons !
Joy Mangano, la self-made-women créatrice de la Miracle Mop
Le balai-serpillère qui s’essuie tout seul et qu’on trouve aujourd’hui dans tous les magasins, c’est Joy Mangano, célèbre femme d’affaires américaine qui l’a inventé. Sur le papier ça semble tout à fait banal, mais l’histoire est étonnante. Aucun motif ne semblait attirer les regards sur cette trentenaire italo-américaine, mère de 3 rejetons et divorcée, qui galérait à boucler ses fins de mois. Pourtant, dans ses rêves de petite fille dormait depuis toujours une imagination débordante et des tas d’inventions, comme un collier anti-puce fluorescent pour chien qu’elle avait réussi à faire mettre sur le marché adolescente. Bien des années plus tard, alors qu’un jour commun, elle fait le ménage dans son humble petit studio, elle imagine un procédé pour éviter de se baisser et d’essorer sa serpillère à la main. Elle décide de le commercialiser industriellement. Bien des péripéties plus tard, elle réunit des fonds pour sortir le produit à 100 000 exemplaires et elle s’associe avec la chaîne de téléachat QVC pour sa commercialisation. En 2 minutes, elle vend 18 000 balais-serpillères ! Les galères s’enchaînent ensuite lorsque les circuits de production s’encombrent et qu’il faut réussir à harmoniser toute la chaîne, sans trésorerie d’avance. C’est réellement en 1990 que la Miracle Mop gagne ses lettres de noblesse sur le marché et devient célèbre. Joy a 36 ans. Et c’est encore des années plus tard que cette mère au foyer astucieuse deviendra une star du téléachat. Cintres antidérapants, rangements pour valises ou équipement de literie, ses inventions du quotidien auront pour but de faciliter la vie de M. et Mme tout le monde. Comme quoi, les idées modestes bien réalisées peuvent aussi être révolutionnaires !
Récemment, le réalisateur David O. Russell s’est inspiré de cette histoire dans son film Joy, dont le personnage principal est joué par Jennifer Lawrence. C’est à voir 😉
Chère lectrice qui êtes arrivées à la fin de cet article, vous devez forcément connaître des femmes inspirantes qui ont trouvé leur voie professionnelle sur le tard ? Peut-être en faites-vous partie ? Je ne résiste pas à rajouter à cette belle brochette 2 entrepreneuses de ma connaissance qui ont eu l’audace de se lancer sur le tard et que j’admire :
- Isabelle Ganvo, 48 ans, qui a lancé son atelier de transformation alimentaire bio pour aider les producteurs à valoriser leurs invendus. Produits méditerranéens typiques, ratatouilles, soupes, compotes et délicieuses tartinades, pour les professionnels qui n’aiment pas gaspiller, rendez-vous sur « L’atelier de transformation de l’Étoile » à Roquevaire !
- Viviane Avella, plus connue sous le nom de « Chez Vivi » à Guillestre (05), qui s’est réinventée professionnellement à chaque fois qu’elle en a eu l’occasion. À 45 ans, elle était la première à proposer du maquillage permanent dans tout le sud de la France avec une société appelée « Le centre Diane d’Esterel ». Récemment, à plus de 60 ans, elle a ouvert un restaurant en gastronomie végétale crue, avec de savoureuses associations gustatives originales, selon le principe de la cuisine moléculaire appelée le Foodpairing. Ces mélanges inédits, sains et sans cuisson sont à tester de toute urgence !
Si vous aussi vous avez une belle histoire à nous raconter, inspirez-nous, étonnez-nous, faites-nous rêver et partagez votre expérience !
Charlotte Allinieu, web journaliste pour Celles qui Osent
En attendant notre prochain article, n'oubliez pas de suivre notre podcast sur ces Femmes qui Osent
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