La saison 3 de Sex Education est sortie le 17 septembre dernier, et c’est une nouvelle réussite pour la série britannique réalisée par Laurie Nunn. Otis (Asa Butterfield), Maeve (Emma Mackey) et Éric (Ncuti Gatwa) sont de retour sur la plateforme Netflix pour une nouvelle rentrée au lycée Moordale. Cette troisième saison prend le temps d’approfondir les intrigues amoureuses et histoires personnelles des protagonistes, mais aussi d’introduire de nouveaux personnages, comme Hope Haddon (Jemima Kirke), la nouvelle directrice de Moordale ou Cal (Dua Saleh), étudiant non-binaire. Attention, spoilers !
Sex Education, la série miroir de notre époque
Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas Sex Education, il s’agit d’une série sortie en 2019. Elle met en scène Otis, un lycéen de 16 ans dont les deux parents sont sexologues. Réalisant qu’il y a un réel problème d’éducation sexuelle au lycée Moordale où il étudie, il commence, avec Maeve, une camarade de classe, à prodiguer des conseils sexuels et thérapeutiques aux élèves du lycée. Très vite, Otis devient le « sex kid » et se construit une réputation d’expert, alors que lui-même est complexé et n’est pas épanoui dans sa vie intime.
Sex Education met en scène les maux de l’époque qui paralysent notre sexualité. Toutes les sexualités y sont représentées et les thématiques abordées touchent tout le monde : avortement, MST, problèmes d’érection, contraception, vaginisme, masturbation, sodomie… Le sexe est abordé sans tabou et représenté tel qu’il est. Les complexes de chacune et chacun sont mis en scène et Otis, « le sex kid », prodigue des conseils pleins de sagesse qui mènent à l’acceptation de soi et à la prise en compte de ses propres désirs. Pour beaucoup d’adolescents et d’adolescentes, Sex Education est une série essentielle qui permet de recevoir une éducation sexuelle complète et pédagogue.
Une saison 3 feel good et inclusive
La saison 3 de Sex Education est semblable aux saisons précédentes sur certains points : décors vintage, rock anglais des années 70, liberté de parole et éducation à la sexualité. Les personnages sont travaillés, marqués par des histoires d’amour plus ou moins réussies. Ils sont surtout tous différents. La série parvient à mettre en scène des hétérosexuels, des lesbiennes, des bisexuels, des gays, des non-binaires, des personnes en situation de handicap, des couples cinquantenaires, des problèmes de stérilité, des origines et couleurs de peau différentes, sans que l’on ait l’impression que Laurie Nunn, réalisatrice de la série, ait eu à remplir les quotas. C’est la principale richesse de la série : sa diversité, qui donne à voir le monde tel qu’il est.
Dans cette saison 3, Sex Education aborde le thème de la non-binarité avec le personnage de Cal, nouvel élève au lycée Moordale, que Hope Haddon, fraîchement nommée proviseure du lycée, ne cesse de persécuter pour qu’il porte l’uniforme des filles (nous sommes en Angleterre où les enfants et adolescents portent des uniformes à l’école). La série montre à quel point les normes de genre enferment les personnes non-binaires et le quotidien de ces derniers. Par exemple, Layla, un autre personnage non-binaire assigné fille à la naissance se bande la poitrine tous les matins avec du sparadrap pour effacer ses formes. La caméra filme alors les traces de la compression des seins causées par les bandages quotidiens que Layla s’inflige.
La déconstruction des tabous sur la sexualité, spécialité de la série Netflix
En plus de la non-binarité, Sex Education s’attaque également dans cette nouvelle saison à deux tabous : celui de la sexualité des personnes en situation de handicap et celui des grossesses tardives. Isaac, un jeune homme paralysé et en fauteuil roulant, s’entiche de Maeve, une jeune fille valide, avec qui il a un rapport sexuel. La scène est rafraîchissante, car elle montre des choses que l’on n’a (presque) jamais vues au cinéma. Isaac explique à Maeve ce qu’il peut ressentir – ou non – en toute simplicité. Sur Twitter, plusieurs personnes atteintes de handicap ont exprimé leur soulagement de voir une telle scène.
Deuxième sujet que la série n’avait jamais abordé auparavant : la question des grossesses tardives. À la fin de la saison 2, Jean Milburn (Gillian Anderson), la mère d’Otis, apprend qu’elle est enceinte de Jakob, son ex-petit ami. Elle décide de garder l’enfant, mais est très vite confrontée à une forte stigmatisation liée à son âge. Lors d’une échographie, un médecin explique à Jean que si la science permet aux femmes de faire des enfants de plus en plus tard, cela peut « affecter la vie des enfants ». Bien décidée à ne pas se laisser faire, Jean réplique qu’aucun médecin ne devrait donner son avis son avis sur sa grossesse, et que c’est « le patriarcat en action ! ». Bien joué Jean !
En résumé, Sex Education est une série d’intérêt général que tous les ados ainsi que leurs parents devraient regarder. Au-delà des séquences de sexe, les intrigues amoureuses et amicales sont également mises en scène et les personnages sont extrêmement attachants. Et bonne nouvelle : Netflix a annoncé réaliser une saison 4 ! En attendant, si vous n’avez jamais regardé la série, foncez : tous les épisodes sont exclusivement sur la plateforme. Bon visionnage !
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Victoria Lavelle pour Celles qui Osent
En attendant notre prochain article, n'oubliez pas de suivre notre podcast sur ces Femmes qui Osent
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